Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)
1868-1910: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE LAURE VERBAERE
GAUTHIER-VILLARS Henry, Quelques livres, année 1895, Paris, Bibliothèque de la critique, 1896.
Contient "Les Surhumains", à propos de la traduction d’Emerson par Jean Izoulet (p. 84-85).
WYZEWA Teodor de, Ecrivains étrangers, vol. 1, Paris, 1896.
Contient, "Le dernier métaphysicien" et "La jeunesse de Nietzsche" (p. 2-51).
Anonyme, Paris - Parisien 1896, Paris, Ollendorff, 1896. [6]
BRUNETIERE Ferdinand, La renaissance de l'idéalisme, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1896.
Texte d'une conférence faite le dimanche 2 février 1896 au Kursaal-Cirque de Besançon.
A propos de la musique, cite Le Cas Wagner de Nietzsche (p. 64).
DOUMIC René, Les jeunes : études et portraits, Paris, Perrin et Cie, 1896. [7]
FOUILLEE Alfred, Le mouvement idéaliste et la réaction contre la science positive, Paris, Alcan, 1896.
"Il est donc bon que, dans les questions qui intéressent à la fois les autres et nous, nous tenions compte de l'héritage social. En ce sens, pour quiconque n'a pas la prétention d'être un philosophe novateur et créateur, il vaudra mieux souvent suivre l'impulsion de son « cœur » ou s'en rapporter à la « sagesse des nations ». Le philosophe même, ayant appris de Socrate et de Kant combien notre science est bornée, hésitera à mettre, comme Nietzsche, son opinion personnelle au-dessus des conditions universelles de la société où il vit et, à moins de folie, il ne se constituera pas « super-homme »." (p. LVIII)
GAUTHIER-VILLARS Henry, Quelques livres, année 1895, Bibliothèque de la « critique », Paris, 1896.
Dans "Les Sur-humains" (p. 84-85), reproche à Jean Izoulet de confondre Emerson et Nietzsche (p. 84).
MAZEL Henri, La synergie sociale, Paris, A. Colin Cie éditeurs, 1896. [5]
RIBOT Théodule, La psychologie des sentiments, Paris, Alcan, 1896.
Cite Nietzsche (p. 335).
ROBERTY Eugène de, L'éthique. Le Bien et le Mal: essai sur la morale considérée comme sociologie première, Paris, 1896. [4]
Pages élogieuses sur Nietzsche (p. 73-81)
SOUBIES Albert, Histoire de la musique allemande, Paris, May et Motteroz éditeurs, 1896.
Voir le compte-rendu de Georges de Dubor dans la Nouvelle Revue en septembre 1896.
WAGNER Richard, Les opéras de Richard Wagner : Tannhaeuser, Lohengrin, Parsifal, traduit par Jean-Arthur Delpit, tome 1er, Paris, 1896.
Citation de Nietzsche (NP) et les œuvres de Nietzsche sont citées dans la bibliographie wagnérienne (p. 32)
WYZEWA Téodor de, "La jeunesse de Frédéric Nietzsche", in Revue des Deux Mondes, tome 133, 1er février 1896, p. 688-699. [2]
Commence par remarquer : "En France, un jeune enthousiaste, M. Henri Albert, s'est constitué l'interprète, l'apôtre fidèle du nietzschéisme" (p. 689).
Au sujet du portrait de Nietzsche par Kurt Stoeving publié par la revue berlinoise Pan, semble regretter sincèrement "cette image sinistre, -que M. Stoeving aurait mieux fait, peut-être, de ne point peindre, et la revue allemande de ne point publier" (p. 689). Cependant, lui consacre deux longues pages : "L'auteur, M. Kurt Stoeving, y a simplement représenté tel qu'il le voyait devant lui, assis sur un banc, au fond d'un jardin, un homme d'une quarantaine d'années, tête nue, les mains croisées sur les genoux. Mais il n'y a pas jusqu'au geste des doigts, trop longs et trop effilés, il n'y a pas jusqu'à la pose du corps, à la fois inquiète et abandonnée, qui n'achèvent de donner à l'ensemble de ce portrait un caractère inoubliable, obsédant et douloureux comme le souvenir d'un cauchemar. Le visage est pâle, déformé, usé, -dirait-on, - par de longues années de lutte intérieure. Les sourcils froncés, les narines relevées, les lèvres, serrées sous l'épaisse moustache tombante, expriment une méfiance mêlée d'angoisse ; tandis que, sous un front d'un hauteur et d'une largeur démesurées, les yeux regardent fixement dans le vide, deux yeux de bête, immobiles et sans pensée, des yeux qui ne voient pas et ne comprennent pas, mais où se lit plus clairement encore cette même expression d'épouvante désespérée" (p. 688-689).
Poursuit ensuite en insistant toujours lourdement sur l'état de Nietzsche : "Rien ne reste plus de Frédéric Nietzsche qu'une masse inerte, la misérable chose que nous représente le portrait de M. Stoeving" (p. 689).
Estime que Nietzsche souffrait d'une "mobilité maladive qui toute sa vie le portait à se dégoûter de ce qu'il avait trop aimé" (p. 693) et d'une "hypertrophie de l'intelligence" (p. 690) qui permet d'expliquer déjà "les sources de son mal" : "(...) dès les premières pages de sa biographie on découvre l'une d'elles, cette activité anormale de l'intelligence, qui tout de suite a porté l'enfant à vouloir tout apprendre, tout comprendre, qui a dix ans a fait de lui un poète, un musicien, un philologue et un auteur dramatique" (p. 691).
Fait volontiers l'éloge de Richard Wagner à Bayreuth et note : "Que l'auteur de ce livre, plus tard, -lorsque son intelligence commençait à s'obscurcir, - ait tourné le dos à la vérité naguère si clairement perçue, et qu'il ait dirigé de folles brochures contre l'homme dont il avait mieux que personne apprécié la grandeur, cela ne doit pas nous empêcher de faire de son livre l'estime qui convient" (p. 698).
Concernant le Cas Wagner : "La gloire du maître de Bayreuth, - est-il besoin de l'ajouter, - n'a rien à redouter (...). A supposer même que les Maîtres chanteurs et Parsifal fussent l'œuvre d'un acteur manqué, leur immortelle beauté n'en reste pas moins ce qu'elle est." (p. 699).
Conclut en insistant sur le travers caractéristique de Nietzsche : "Voilà donc l'emploi que faisait le malheureux de cette intelligence si belle, si amoureusement cultivée, et dont il avait tant d'orgueil : il s'en servait pour contrarier toujours les élans les plus spontanés de son âme, pour appliquer à ses plus chères affections son funeste besoin de "réflexion objectives", pour élargir, pour approfondir sans cesse le vide autour de lui" (p. 699).
Anonyme, "Nietzsche et les femmes", in Gazette de Lausanne, 5 février 1896, p. 2.
A propos d'un cours à l'école polytechnique qui a été très agité.
Anonyme, "Chronique", in L'Univers, n°10255, 13 février 1896, p. 2.
A propos d'un cours sur Nietzsche à l'Ecole polytechnique de Zurich, relate les réactions scandalisées des femmes dans le public.
ART G., "Revue des Deux Mondes (1er février). - La Jeunesse de Frédéric Nietzsche, par Th. de Wyzewa", {Revue des revues}, in Revue universitaire, tome I, n˚2, 15 février 1896, p. 170-171.
Compte-rendu consacré à la biographie de Nietzsche qu'Elisabeth Förster-Nietzsche vient de publier.
Explique l'objet principal de la sœur de Nietzsche est de "prouver que la folie de son frère n'est point, comme on l'a pensé, un effet de l'hérédité" (p. 170).
Considère, comme Wyzewa mais sans jamais le citer, que "l'activité anormale de l'intelligence" est une des
sources de la folie de Nietzsche (p. 170). Reprend l'idée de Wyzewa selon laquelle Nietzsche exerçait déjà son esprit critique à l'égard de Wagner même aux temps de Richard Wagner à Bayreuth et
conclut en citant Wyzewa : "Ainsi donc cette intelligence si belle, si amoureusement cultivée et dont il avait tant d'orgueil, le malheureux ne s'en servait que pour contrarier les élans les plus
spontanés de son âme et pour élargir, pour approfondir sans cesse le vide autour de lui" (p. 171).
Inconnu, "Friedrich Nietzche", in Revue catholique des Revues, n°18, 20 mars 1896.
D'après {A travers les Revues}, in L'Univers, n°10302, 23 mars 1896, p. 2.
ARREAT Lucien, "Rudolf Steiner. Friedrich Nietzsche, ein Kämpfer gegen seine Zeit", {Analyses et comptes rendus}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 41, n˚4, avril 1896, p. 463-464.
Eloge du livre de Steiner qui "a su parler de Nietzsche, après beaucoup d'autres, d'une manière intéressante" et qui "a le mérite de le faire brièvement" (p. 463). Souligne la sympathie de l'auteur pour Max Stirner et pour Nietzsche, "son libre suivant, sur les écrits duquel on dispute aujourd'hui tant et trop en Allemagne". S'étonne que Steiner ne voit pas "les vices d'une doctrine qu'il expose cependant avec beaucoup de clarté". Reconnaît "le côté brillant" de Nietzsche mais insiste sur "les défauts de sa logique et l'incohérence de sa pensée" (p. 463). Conclut en remarquant : "Si M. Steiner est libre de toutes préventions, il profitera peut-être de Nietzsche mais il se gardera de le suivre à l'aveugle. L'homme selon le cœur de Nietzsche ne saurait porter le joug : humilier sa raison devant la sienne, n'est-ce pas déjà ne plus être son disciple?" (p. 463-464)
BREAL Michel, "Les étymologies du philosophe Nietzsche", in Mémoires de la société de linguistique de Paris, 9, p. 457-459.
GREVIN Georges, « Nietsche Wagner et la Grèce antique », {Les revues allemandes}, in L’Ermitage, vol. 12, janvier-juin 1896, p. 401-404.
GOURMONT Remy de, "Téodor de Wyzewa : Ecrivains étrangers", {Littérature}, in Mercure de France, tome 19, n˚80, août 1896, p. 351-352.
Compte-rendu élogieux des passages du livre consacrés à Nietzsche : "Ce volume contient deux articles sur Nietzsche, en tout 50 pages qui sont assurément ce qu'on a écrit de plus net et de plus sérieux touchant l'auteur de Zarathustra ; il y a là autre chose que l'analyse des documents, un sagace examen des idées" (p. 351).
Anonyme, {Revue des Deux Mondes}, in La Réforme sociale, juillet-décembre 1896, p. 446-451.
Compte-rendu d'Edouard Schuré, "Frédéric Nietzsche et sa philosophie" (p. 449)
GERARDY Paul, "L'âme allemande aujourd'hui", in Mercure de France, tome 20, n˚82, octobre 1896, p. 16-26.
Cite des extraits épars de Nietzsche.
FAGUET Emile, "Le livre à Paris", in Cosmopolis, t. 4, n°11, novembre 1896, p. 495-506.
A propos de Ecrivains étrangers, de Teodor de Wyzewa: regrette que le passage sur Nietzsche, "excellent du reste, soit trop sommaire" (p. 504).
D.E., "Nouvelles diverses", in Le Ménestrel, 62e année, n°29, 19 décembre 1896, p. 230-232.
A propos des archives Nietzsche à Weimar (p. 231).
A. A., "Mon almanach", in La Vie parisienne, 4 janvier 1896, p. 17-19.
Ironique: "— Elle est vraiment impressionnante, la hauteur et la profondeur de pensée de nos contemporains. Ils tutoient Kant, sont familiers avec Hegel, batifolent avec Spinoza et cohabitent avec Nietzche; ils « pensent » tout le temps, à tour de bras, si j'ose dire ; ils pensent depuis longtemps, car certains sont de grands garçons, et les seins de leurs nourrices étaient déjà, pour eux, gros de pensées..." (p. 17)
MAUCLAIR Camille, « Ibsen en France », in Arte, Revista internacional, n°1, 1895-1896, p. 189-194.
Sur les querelles puériles autour de la réception de Ibsen et Nietzsche en France.
ALBERT Henri, "Chronique", in Le Centaure, 1, 1896, p. 123-130. [1]
Dresse un panorama de la vie littéraire et expose les aspirations de la revue. Contre la démocratie, le nivellement et la médiocrité de la vie moderne, Henri Albert cite Nietzsche : "La profonde douleur rend noble, elle sépare" (p. 128).
FOUILLEE Alfred, "L'hégémonie de la science et de la philosophie", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 41, n˚1, janvier 1896, p. 1-25.
Remarque : "(...) pour quiconque n'a pas la prétention d'être un philosophe novateur ou créateur, il vaudra mieux souvent suivre l'impulsion de son "cœur" ou s'en rapporter à la "sagesse des nations". Le philosophe même, ayant appris de Socrate et de Kant combien notre science est bornée, hésitera à mettre, comme Nietzsche, son opinion personnelle au-dessus des conditions universelles de la société où il vit" (p. 16).
LECOMTE Georges, « Espagne », in Nouvelle Revue, tome 98, janvier 1896, p. 91-107.
Cite Nietzsche (p. 96).
TISSOT Ernest, "Le dernier drame philosophique de Björnstierne Björnson", in Revue bleue, tome 5, n˚3, 18 janvier 1896, p. 87-90.
Compte-rendu de Au delà des forces humaines ; Ernest Tissot précise qu'il emploie le mot "surhumain au sens de Nietzsche" (p. 87).
ALBERT Henri, "Les dangers du moralisme", in Le Centaure, 2, 1896, p. 92-110.
Contre la morale qui abaisse l'homme, Henri Albert évoque la "morale de troupeau" et son envie de citer Nietzsche a chaque page pour soutenir sa démonstration, p. 103. En note, annonce la publication chez Calmann Lévy en janvier et en mars de deux volumes de Nietzsche, Jenseits von Gut und Böse et Genealogie der Moral, en traductions françaises (note 1, p. 103).
MONOD Gabriel, « Le jubilé des Niebelungen. Bayreuth il y a vingt ans », in Cosmopolis, t. 1, n°2, février 1896, p. 471-493.
Raconte le séjour de Nietzsche à Bayreuth en 1876 et donne sa version de la brouille avec Wagner (p. 480-482).
ROD Edouard, « Le mouvement des idées en France. L’esprit littéraire. (Suite et fin) », in Cosmopolis, t. 1, n°2, février 1896, p. 447-456.
Fait un parallèle entre Ibsen et les idées encore mal connues de Nietzsche (p. 450-451)
VALENTIN L., "Hésiode moraliste", {Enseignement - Faculté libre des lettres}, in Bulletin théologique, scientifique et littéraire de l'Institut catholique de Toulouse, tome VII, n°10, février 1896, p. 289-316.
Cours sur la littérature grecque de M. l'abbé Valentin, leçon d'ouverture. Cite Nietzsche parmi les auteurs qui ne sont pas favorables aux femmes (p. 297).
RIBOT Théodule, « L’utilité sociale de l’art primitif », in Revue internationale de sociologie, 1896, p. 364-376.
Nietzsche cité (p. 373).
CHIDE Alphonse, "La renaissance sentimentale", in Revue sentimentale, 2, mai 1896, p. 33-45.
Réagissant contre l'intellectualisme, Chide explique : "Notre route est incertaine, car nul ne nous guide. Nietzsche seul a séduit un instant nos cœurs et a versé l'hydromel dans nos coupes, mais il nous a dit lui même qu'il ne fallait pas de maître, pas de loi, au libre sentiment. Nous allons, avec de grands rêves" (p. 43-44).
PALANTE Georges, "Dr. Ch. Rappoport. Die sociale Frage und die Ethik", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 41, n˚5, mai 1896, p. 553-555. [3]
Signale que l'auteur s'arrête longuement sur le cas de Mandeville, économiste anglais de la première moitié du XVIIIe siècle, considérant qu'il "est l'ancêtre à la fois des économistes orthodoxes qui ne reconnaissent d'autre loi que la libre concurrence, des socialistes marxistes et de ce sociologue contemporain (Nietzsche) qui s'intitule lui-même "amoraliste" (Götterdämmerung), et qui déclare que "la question ouvrière est la folie la plus impardonnable ; qu'elle vient de cette autre folie qu'on a commise en voulant arracher l'ouvrier à la bestialité, à l'instinct, en lui parlant de droits politiques et moraux"". Précise : "M. R. n'est pas un "amoraliste". Il résout nettement la question en faveur des droits de la morale" (p. 554.).
ROBERTY Eugène de, "Voprosy filosofii i psichologii", {Revue des périodiques russes}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 41, n˚5, mai 1896, p. 567-573.
Compte-rendu de trois articles de W. Solovieff, "Sur les vertus", "Les faux principes et la conduite honnête" et "Le principe absolu de la morale" (p. 569). Cite l'auteur "Sois parfait, sois divin" et ajoute entre parenthèses : "(ou encore "surhomme", selon Nietzsche)".
THOREL Jean, "La poésie et les poètes contemporains en Allemagne", in Revue des Deux Mondes, t. 135, 15 mai 1896, p. 300-326.
Note qu'il a suffisamment été question de Nietzsche dans la revue et qu'il n'y a donc pas lieu d'y revenir longuement. Souligne l'énorme influence de Nietzsche sur la jeunesse allemande. Discute si Nietzsche a sa place parmi les poètes ou les métaphysiciens (p. 314-315).
SEIPPEL Paul, "Mourir", {Variétés}, in Gazette de Lausanne, 19 mai 1896, p. 3.
A propos d'Arthur Schnitzler, Mourir (traduit par Gaspard Vallette, Payot éditeur, Lausanne). Note "M. Schnitzler appartient à la catégorie des «
impassibles ». Il ne sourcille pas plus en présence de son moribond qu'un professeur d'anatomie poursuivant une démonstration devant sa table de dissection. Est-ce de la part de ce jeune homme
sécheresse naturelle de cœur, ou bien une attitude choisie par conviction littéraire, par dédain de la phraséologie sentimentale qui sévit encore en pays germaniques presque autant que chez nous
? Je l'ignore. Sa conception de la vie n'est autre que le nihilisme absolu de Nietzsche, si en faveur auprès de la jeunesse lettrée en Allemagne.
Ce n'est pas là un reproche de ma part. Je me borne à constater, n'ayant aucun goût pour la critique pédagogique qui vitupère, morigène et conseille. Si M.
Schnitzler voit et sent ainsi, il ne doit pas écrire autrement. Un artiste véritable n'atténue pas sa pensée pour rassurer les bonnes âmes."
GOURMONT Remy de, {Littérature}, in Mercure de France, tome 18, n˚78, juin 1896, p. 443-446.
Compte-rendu de Léon Riotor, Des bases classiques allemandes, histoire de l'enseignement en Allemagne des origines aux temps modernes. Selon Riotor, l'individualisme "n'a pas fleuri en Allemagne". Remy de Gourmont s'étonne : "Pourtant Stirner, Nietzsche..." (p. 445).
SOUZA Robert de, {Journaux et revues}, in Mercure de France, tome 18, n˚78, juin 1896, p. 454-459.
Compte-rendu d'un article de René Doumic, "La critique apocalyptique", publié dans la Revue des Deux Mondes du 15 avril 1896. Robert de Souza traduit Representative Men d'Emerson par Les Sur-humains (p. 455).
SOUZA Robert de, {Journaux et revues}, in Mercure de France, tome 18, n˚78, juin 1896, p. 454-459.
Compte-rendu d'un article de Camille Mauclair publié dans la Revue encyclopédique. L'article est longuement cité, notamment le passage évoquant Nietzsche (p. 459).
DEHERME Georges, "Le Bien et le Mal, par Eugène de Roberty", {Les livres qui font penser}, in Coopération des idées, n˚6, juillet 1896, p. 71.
A propos de la religion : "Avec Nietzsche, il la considère comme une hygiène morale et mentale, comme une thérapeutique de l'âme. Ce rôle est dorénavant dévolu à l'irreligion. Mais on devra, cependant, revoir les anciennes méthodes curatives".
FONTAINAS André, "Georges Eekhoud", in Mercure de France, tome 19, n˚79, juillet 1896, p. 49-54.
A propos de deux livres de Eekhoud, Mes Communions et le Cycle Patibulaire, André Fontainas s'exclame : "Ah! quels beaux livres de violence indignée et de justice surhumaine (...)!" (p. 53).
D. E., {Nouvelles diverses}, in Le Ménestrel, n°29, 19 juillet 1896, p. 230-231.
Brève: "La ville de Weimar, qui abrite déjà les archives de Schiller et de Goethe, dans un splendide hôtel construit à cet effet et récemment inauguré avec beaucoup d'éclat, ainsi que le musée Franz Liszt, va donner l'hospitalité aux archives du malheureux philosophe Nietzsche, qui a exercé tant d'influence sur les adeptes de Schopenhauer et de Richard Wagner. Les archives de Nietzsche sont actuellement entre les mains de sa sœur, Mme Foerster, qui s'est fixée à Weimar avec le docteur Koegel, auquel elle a confié la publication des œuvres inédites de son frère." (p. 231)
DEHERME Georges, "La synergie sociale, par Henri Mazel", {Les livres qui font penser}, in Coopération des idées, n˚7, août 1896, p. 83.
L'humanité n'est pas un théâtre pour les héros, et surtout pas pour les "surhommes" dont "l'épilepsie sanguinaire s'étiquette héroïsme".
DUBOR Georges de, « Histoire de la musique allemande, par Albert Soubies », {Bibliographie], in Nouvelle Revue, tome 102, septembre 1896, p. 431.
Note qu’avec raison, l’auteur souligne que sous l’influence de Nietzsche et de quelques autres, l’admiration pour Wagner en Allemagne est en léger recul. En France, au contraire, l’admiration est en phase ascendante.
JAURES Jean, "Esthétique socialiste", in Le Matin, n°4619, 21 octobre 1896, p. 1.
Prend la défense de "Nietsche" contre les attaques de Bernard Lazare.
MONOD Gabriel, « A travers l’Allemagne », in Cosmopolis, t. 4, n°11, novembre 1896, p. 459-476.
Evoque et justifie le "prestige" de Bayreuth et "l’incroyable réputation de Nietzsche en France" (p. 476).