Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)
1868-1910: BIBLIOGRAPHIE ET COMMENTAIRES DE LAURE VERBAERE
BASCH Victor, Le mouvement intellectuel en Allemagne depuis 1870, Rouen, Cagniard, 1897.
BOUVERY J., Le spiritisme et l’anarchie devant la science et la philosophie, Chamuel, Paris, 1897.
Constate et déplore le règne de L’antéchrist de Nietzsche, le triomphe de l’individualisme. "Ah ! Si Nietzsche n’était pas enfermé dans une maison d’aliénés… quelle satisfaction d’orgueil, ce maître de la pensée moderne aurait eue en assistant au triomphe de sa théorie favorite" (p. 213).
COPPEE François, Œuvres complètes, tome VI, Paris, Lemerre, 1897.
A propos du dilettante: "Aujourd'hui, à cause de Nietsche, qu'il n'a pas lu , - ni moi non plus, du reste, - le voici "individualiste", en d'autres termes, anarchiste de doctrine." (p. 258)
FERRI Enrico, Les criminels dans l’art et la littérature, Alcan, Paris, 1897.
Traduit de l'italien par Eugène Laurent.
MONOD Gabriel, Portraits et souvenir, Paris, Calmann Lévy, 1897.
Contient quelques pages sur Nietzsche lors de l'évocation du festival de Bayreuth de 1876. Note que "(...) le séjour à Bayreuth fut pour lui l'occasion d'une crise morale" (p. 284). Raconte : "Sans attendre la fin des représentations, malade et troublé, il s'enfuit dans les montagnes. Ceux qui l'ont approché alors, qui ont contemplé ce visage singulier et puissant, aux yeux fulgurants, avec une chevelure de poète et une grosse moustache d'officier de cavalerie, garderont de lui un ineffaçable souvenir" (p. 287).
Au sujet du conflit entre Nietzsche et Wagner, rectifie : "Quelques personnes ont cru que le revirement d'idées [de] Nietzsche (...) était dû à une blessure d'amour propre, parce que Wagner, au milieu de l'agitation de ce mois d'août 1876, n'avait pas montré à son plus éminent disciple tous les égards et toute l'attention que celui-ci attendait. Le divorce entre Nietzsche et Wagner eut des causes plus profondes et plus élevées".
MONTESQUIOU Robert, Roseaux Pensants, Fasquelle, Paris, 1897.
Evoque la "Surfemme", l’héroïne du surhomme selon Nietzsche (p. 135).
NETTLAU M., Bibliographie de l’anarchie, Bruxelles/Paris, Bibliothèque des temps nouveaux/Stock, 1897.
Avec une préface d’Elisée Reclus.
Raconte que certains écrivains à tendance libertaire ont professé avec ostentation un individualisme soi-disant aristocratique et ont copié Nietzsche. (p. 103)
OFNER Dr. Julius, "L'influence du droit positif sur les actes punissables", in Congrès international d'anthropologie criminelle, comptes rendus des travaux de la quatrième session tenue à Genève du 24 au 29 août 1897, Genève, Georg, 1897, p. 50-55.
A propos de la morale, cite Nietzsche (p. 52)
ROSSEL Virgile, Histoire des relations littéraires entre la France et l'Allemagne, Paris, Fischbacher, 1897.
SAINT-AULAIRE, Anatole Beaupoil de, Lettres de vieillards, études contemporaines, C. Lévy, Paris, 1897.
Contient : Lettre de M. Lamonzie, homme de lettres, ancien professeur de sciences morales au Collège de France à M. Nivercelles, agronome, ancien ministre de l’agriculture et du commerce. Dans cette lettre, l’auteur se désole que les jeunes gens se passionnent pour Nietzsche, "un Prussien fanatique, un monomane dangereux, un véritable fou furieux, interné d’ailleurs en cette qualité dans un hospice d’Iéna." (p. 127-128)
WYZEWA Teodor de, Beethoven et Wagner, Paris, Perrin, 1897.
Contient un passage sur l'amitié entre Nietzsche et Wagner (p. 174-197).
VALLOTTON Félix, in Revue Blanche, tome 12, n˚86, 1er janvier 1897.
Trois portraits de Nietzsche, pages 57, 63 et 68.
Deux de ces portraits sont reproduits dans Bruno's Weekly, vol. 2, n°11, 11 mars 1916.
HALEVY Daniel et DREYFUS Robert, "Frédéric Nietzsche : étude et fragments", in Revue Blanche, tome 12, n˚87, 15 janvier 1897, p. 57-68.
Introduction des fragments par un récit de la vie de Nietzsche : "L'agonie et la mort de son père, le pressentiment de la vie l'avaient fait à sept ans grave et recueilli. Il fréquentait l'école. Mais il ne jouait, ne riait jamais. Il s'isolait, et ses camarades le surnommaient "Le petit pasteur". Quand on le punissait, il se retirait à l'écart, et méditait. Puis, selon sa conscience, il demandait pardon, ou subissait sa peine en silence.
Son éveil fut rapide. A neuf ans, il fit des vers. A onze, il composa. "Quand on est maître de soi, écrivait-il à treize ans, on est maître de l'univers". A quatorze ans, il avait assez vécu pour résumer ses efforts en une autobiographie qui n'est pas sans beauté. (...)" (p. 57).
Dénoncent l'existence de ce qu'ils nomment une "légende" : "Il existe une légende wagnérienne qui fait de Nietzsche un très méchant enfant vaniteux et désobéissant, puni comme il le mérite par l'imbécilité et la folie" (p. 59).
Racontent la vie de Nietzsche à la manière d'un agréable roman à suspens, avec une volonté évidente d'offrir un portrait avantageux et glorieux ; passent sous silence les dix années de professorat de Nietzsche à Bâle mais insistent sur les souffrances de Nietzsche pour mieux faire apparaître ses victoires sur lui-même ; de même, s'attardent sur les amitiés nouées pour mieux montrer comme l'esprit libre s'en affranchit. Selon eux, Nietzsche montre dès 1882 des signes d'égarement ; ils prétendent qu'ils ne connaissent Nietzsche que par six années de sa vie (1878-1884). Leur description de Nietzsche concordent avec leur récit : "Les yeux rond et fixes presque sortis de la tête, écrit quelqu'un qui le vit alors, les cheveux hérissés, l'air hagard, il semblait un chat en colère" (p. 61).
Concernant les dernières œuvres de Nietzsche, ils jugent : "Et ce sont bien des livres de morsure et de rage, ces trois livres qu'il écrivit alors : Le Cas Wagner, Le Crépuscule des faux Dieux, L'Antéchrist" (p. 61).
Ils concluent : "Un jour enfin, affolé de ses souffrances, il écrivit à ses amis qu'il était le Christ, et que, pour la seconde fois, il venait de mourir sur la croix : c'était la fin.
Dès lors sa conscience faiblit, s'obscurcit, s'éteignit. Une nuit, il fut lucide pour la dernière fois : il s'éveilla, s'assit sur son lit, et murmura par deux fois: "Ich bin dumm"." (p. 61).
Traduction de deux fragments autobiographiques de Nietzsche. Le premier est intitulé "Début d'une petite autobiographie intitulée Aus meinem Leben" (p. 62-63). Le second fragment n'a pas de titre. Traduction d'un chapitre du Crépuscule des idoles, "Le problème de Socrate".
GERARDY Paul, "Vers de plus larges mers", in Mercure de France, tome 21, n˚87, mars 1897, p. 476-480.
I. Les lamentations de Frédéric Nietzsche (p. 476-477).
HAAS Albert, "Friedrich Nietzsche et sa philosophie", in Revue encyclopédique, 187, 3 avril 1897, p. 265-270. [1]
Distingue nettement plusieurs périodes dans la vie et la pensée de Nietzsche et présente sur un ton impartial et monotone les caractéristiques de chacune de ces périodes : Nietzsche est successivement "wagnérien, c'est-à-dire "pangermaniste romantique", anarchiste, puis moraliste et poète incomparable.
Offre un bref résumé de la vie de Nietzsche : "Né le 15 octobre 1844 à Rocken, près de Lützen, fils d'un pasteur protestant, Nietzsche fit ses études au célèbre collège de Schulpforta et aux universités de Bonn et de Leipzig. En 1869, encore étudiant, il fut nommé professeur de langues et de littératures classiques à l'université de Bâle. Il prit part à la guerre franco-allemande comme officier d'artillerie. En 1877, l'affaiblissement de sa vue et sa nervosité le forcèrent à donner sa démission. Durant les années suivantes, il parcourut en nomade l'Italie, la Suisse et la Provence, puis la folie se déclara. Il vit actuellement à Naumburg (Saxe) près de sa mère" (p. 269).
MUTSCHLER, "Nietzsche-Kultus" par F. Toennies", in Coopération des idées, avril 1897, p. 192. [2]
Comme l'auteur, Mutschler se félicite que le culte de Nietzsche soit en recul en Allemagne. Se débarrasse de Nietzsche en le livrant aux psychiatres.
Anonyme, {Echos}, in La Lanterne, 28 avril 1897, p. 1.
Annonce de la mort de la mère de Nietzsche.
ART G., "Cosmopolis (Mai). Quelques lettres inédites de Fr. Nietzsche", {Revue des revues}, in Revue universitaire, tome I, n˚5, 15 mai 1897, p. 514.
Résume l'exposé d'Henri Lichtenberger qui montre que le contraste entre "le Nietzsche des écrits philosophiques" et "le Nietzsche que la correspondance nous laisse entrevoir" n'est qu'apparent.
WYZEWA Téodor de, "L'amitié de Frédéric Nietzsche et de Richard Wagner", {Revues étrangères}, in Revue des Deux Mondes, tome 141, 15 mai 1897, p. 457-468. [3]
Résume brièvement le contenu du livre puis remarque : "Tel est, dans ses lignes essentielles, le plan du second volume de la biographie de Nietzsche : et l'on ne s'étonnera pas après cela que, mal composée, diffuse, encombrée de vains détails et de commentaires superflus, cette partie du récit de Mme Förster soit cependant plus curieuse encore que la précédente. Elle a l'unité et la variété, et le charme, et la vie d'un roman.
Mais, hélas! Ce n'est qu'un roman. Et toute autre nous apparaît l'histoire véritable des relations de Nietzsche et de Richard Wagner (...)" (p. 458).
Selon Wyzewa : "Nietzsche vint, en effet, assister aux répétitions. Mais il était d'humeur plus bizarre, plus hargneuse que jamais. C'est à peine si Wagner l'apercevait de loin en loin, promenant sa tristesse parmi l'allégresse bruyante des autres wagnériens. Et puis brusquement, un beau jour, on apprit qu'il était parti. Pourquoi? Personne ne le savait, et personne d'ailleurs ne se souciait de le savoir. On avait, à cette heure décisive, bien autre chose en tête! Et comme on l'avait laissé partir on le laissa revenir, quelques temps après. De nouveau, Wagner l'entrevit, errant dans la foule. Il pensa sans doute que le pauvre garçon devait être malade ; il lui avait toujours dit que l'excès de travail ne lui valait rien" (p. 463).
MAUREL André, « Un peu d’antiwagnérisme - Une page inédite de Nietzsche », {A travers les revues}, in Figaro, 30 juillet 1897, p. 10.
Anonyme, "Nietzsche et Renan, de M. Golberg", in La Petite République, août 1897. [4]
GOLBERG Mecislas, "Nietzsche et Renan", in L'Œuvre sociale, août 1897.
SAINTE-CROIX Camille de, "Bataille artistique et littéraire", in La Petite République, 10 août 1897, p. 1-2. [5]
Approuve les critiques de Teodor de Wyzewa contre Nietzsche (p. 1).
WILLY, "Lettre de l'Ouvreuse", in L'Echo de Paris, 17 août 1897, p. 3.
Suite à son article du 10 août 1897 : "Où la susceptibilité va-t-elle se nietzscher ? Pour avoir rappelé, dans ma dernière lettre, que l'auteur du Cas Wagner gâtifiait et pamphlétisait sous lui alors qu'il plaçait Parsifal au-dessous des barcarolles improvisées par les gondoliers (c'est pourtant sa seule excuse, ce ramollissement), je suis inondée de lettres, de protestations, même d'injures. Un Monsieur qui « fait dans les draps » — comme Nietzsche — m'envoie son opinion, si savoureuse que je serais folle de vous en priver. Voici : « Madame l'ouvreuse, Nietzsche esi Teuton, Wagner également Germain ; alors, que nous importent les querelles de ces têtes de Boche ? Vive la France! » Evidemment."
WILLY, "Lettre de l'Ouvreuse", in L'Echo de Paris, 24 août 1897, p. 3.
Suite de tous ses articles sur Wagner et Nietzsche, soutient toujours que Nietzsche était fou, depuis longtemps, au moins 1876. "Mazette ! Il ne fait pas bon toucher à Nietzsche! Ses adorateurs n'admettent pas qu'on égratigne la statue de cet iconoclaste (c'est toujours drôle) et un nietzschéen fort échauffé, le Dr Schneider, me taille (comme son nom l'indique) des croupières dans une gazette wurtembergeoise, mais nigaude. D'arguments nouveaux, point; il se contente de ressasser, plus lourdement, ceux que mon aimable et érudit contradicteur, Henri Albert, avait indiqués déjà : « Nietzche, prétend-il, n'est fou que depuis une dizaine, d'années ; après avoir lâché Wagner en 1876, il continua d'écrire des choses admirables ; il fut écœuré de voir Bayreuth ne pas répondre à l'idéal grec que tous — même Wagner — s'étaient fait ; ensuite, le christianisme envahissant Wagner, grâce à l'influence de sa femme, dégoûtait Nietzsche; enfin, l'Ouvreuse (die Logeschliesserin) ne sait ce qu'elle dit. » Voilà qui est net ! Schneider ist schneidig ! J'essaierai pourtant de répondre. Je sais bien que Nietzsche est en train de devenir dieu en France, depuis que deux jeunes israélites dont le nom m'échappe ont traduit (fort bien, ma foi) ce célèbre Fall Wagner si rageur, si amusant, si bourré d'erreurs — même matérielles, M. Schneider! — si inconsidérément prôné. N'importe! Vouloir faire prendre ce fumeux réclameur de clartés pour un véritable philosophe, c'est à crever de rire... Mais ceci exigerait d'autres développements... Quant à prétendre que Nietzsche était sain vers 77-78, ah non! La paralysie générale couve longtemps. L'exaltation de furieux orgueil qui a été la vraie cause de sa séparation d'avec Wagner peut même compter pour un signe notablement caractéristique de cet état latent. Et puis, quoi! « il a continué d'écrire des choses admirables » ; qu'est-ce que ça prouve ? D'abord elles paraissent surtout admirables aux Schneider; d'autres en pensent différemment ; ensuite Guy de Maupassant a écrit des « choses admirables», ou soi-disant telles, jusqu'au moment où il a empoigné un rasoir; il n'en était pas moins atteint, depuis plusieurs années, irrémédiablement."
ARREAT Lucien, "Ferdinand Tönnies. Der Nietzsche Kultus", {II. Histoire de la philosophie moderne}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 44, n˚9, septembre 1897, p. 324. [6]
Compte-rendu élogieux : "Ce petit travail est fort bon ; il est écrit d'un style vif et clair, et semblera d'autant plus intéressant que M. Tönnies a été lui-même, de seize à vingt ans, un admirateur de ces écrits de Nietzsche devenus trop célèbres, dont il a reconnu depuis les contradictions et les dangers, qu'il signale maintenant à la jeunesse allemande. Je ne veux pas rouvrir, à propos de son opuscule, une discussion sur l'infortuné écrivain. Poète plutôt que philosophe, esprit nullement scientifique, inconsistant et ondoyant, partagé entre les influences qu'il subit toujours quand il les nie, véritable Hamlet de la pensée moderne : tel est à peu près le Nietzsche que M. Tönnies nous rend. Il y a mieux, d'ailleurs, en ses pages, qu'une critique stérile, négative ; on y devine une pensée personnelle, une vue nette des problèmes historiques et sociaux, et c'est pourquoi j'en conseille la lecture".
BAINVILLE Jacques, « Un nouveau livre de Nietzsche », in l’Avenir artistique, 1er septembre 1897, p. 71-76.
BARRISSON Les frères, « Les vengeurs de Parsifal », {Le Boulevard}, in La Presse, n°1922, 1er septembre 1897.
Alias Jean de Tinan. Sur la polémique récurrente chaque année entre Nietzsche et Wagner.
Sera suivi d'une réplique de Willy dans L'Echo de Paris du 7 septembre 1897.
ALBERT Henri, "Magazin für Litteratur", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 24, n˚94, octobre 1897, p. 289-291.
A propos de Rudolf Steiner, nouveau co-directeur de la revue, Henri Albert signale qu'il a "publié un très compréhensif essai sur Nietzsche" (p. 289).
Anonyme, "15 octobre 1844. Naissance de Nietzsche", {L'Histoire au Jour le Jour}, in Gazette de France, 15 octobre 1897, p. 2.
Notice biographique précédée d'indications sur le succès de Nietzsche: "Vous ne connaissez pas Frédéric Nietzsche? Vous avez tort, vous sauriez que son nom est devenu fameux aux quatre coins de l'Europe, que l'influence de ses écrits se fait sentir aussi bien dans le Triomphe de la Mort de M. d’Annunzio que dans le dernier drame d'Ibsen et dans les livres les plus récents des romanciers russes, que l'admiration de l'Allemagne pour lui a pris les proportions d'un culte, que des professeurs d'université y ont fait de ses théories le programme de leurs cours, qu'il s'est formé une littérature, une musique, une politique Neitzschienne. De vous dire ce qu’elles sont, c'est une autre affaire; M. Edouard Schuré en a doctement écrit, mais pour comprendre Nietzsche, il faut d abord comprendre M. Edouard Schuré, et faute d'avoir eu assez de temps — ou d'intelligence — pour réussir, force nous est de nous borner à quelques détails de biographie."
Anonyme, « Lettres, sciences et arts », in Journal des Débats, n°309, 7 novembre 1897, p. 2.
A propos d’une légère amélioration de l’état de santé de Nietzsche.
LASVIGNES Henri, "Un livre sur Nietzsche", {Les lettres allemandes}, in Revue Blanche, tome 14, n˚107, 15 novembre 1897, p. 309-316. A RECTIFIER
Compte-rendu de Aloys Riehl, Fr. Nietzsche, Der Künstler und der Denker, 1897. [7]
HALEVY Daniel, "Nietzsche et Wagner - 1869-1876", in Revue de Paris, 15 novembre 1897, p. 302-327.
HALEVY Daniel, "Nietzsche et Wagner - 1869-1876", in Revue de Paris, 1er décembre 1897, p. 649-674.
Suite et fin.
Anonyme, {Lettres, sciences et arts}, in Journal des débats, 13 décembre 1897, p. 3.
Compte-rendu des articles de Daniel Halévy dans la Revue de Paris.
Anonyme, "Les lettres de Nietzsche", in L'Aurore, 25 décembre 1897, p. 1.
Sur la vente de lettres de Nietzsche à un admirateur.
BANVILLE Ch., « Les jeune-Berlin », in Revue des revues, vol. 20, 1er janvier 1897, p. 337-349.
Sur la chronologie de la réception de Nietzsche dans le Nord de l’Europe (p. 338).
MILHAUD E., "L'Ethique, par Eugène de Roberty", in Le Devenir Social, février 1897, p. 167-176.
Remarque que "Nietzsche est le précurseur de Roberty, c'est-à-dire un de ceux qui soulignent la primauté de l'esprit sur la matière", (p. 171)
SOREL Georges, "H. Mazel. La synergie sociale", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 43, n˚2, février 1897, p. 205-206.
Constate que Mazel "résume toute la question sociale dans une question d'éducation morale" et s'exclame : "mais quel éducateur dangereux! "Nietzsche, Ibsen et Tolstoï, Carlyle, Balzac et Taine, tous ces grands penseurs qui isolés seraient d'une action incomplète, harmonisés sont d'un exemple parfait" (p. 354)" (p. 206). Commente aussitôt : "Plaignons la génération qui prendrait au sérieux une pareille pédagogie : les auteurs choisis par M. Mazel laisseront tous dans l'esprit quelque plaie difficile à guérir. Mais, là encore, M. Mazel ne retarde-t-il pas? Ces géants ne commencent-ils pas à être démodés?" (p. 206).
GOURMONT Rémy de, "Enquête sur l'influence des lettres scandinaves", in Revue Blanche, tome 12, n˚89, 15 février 1897, p.156-157.
Rappelle que la France a récemment subi "une influence double, quoique enchevêtrée dans ses résultats, philosophique et littéraire". A propos de l'influence philosophique d'Allemagne, constate : "Nietzsche a sans doute une responsabilité dans la folie d'écrivains quasi impubères, petits sur-humains pathologiques".
LECLERE Albert, "La philosophie du droit à Palerme", {Notes et documents}, in Revue internationale de l'enseignement, t. 34, avril 1897, p. 269-271.
Sur les relations entre droit et devoir. Note que la science n'est pas pour absorber l'individu dans le groupe.
Se demande: "A certains égards, l'individualisme de Nietzsche est plus psychologique que la noble confiance de plusieurs en l'accord nécessaire du devoir et de l'intérêt" (p. 270).
LEGRAND Camille, "Quinzaine parisienne", in Revue illustrée, 15 juin 1897, p. 185-188.
Evoque Nietzsche, Nietzsche contre Wagner, qui a réuni "tout un parti belliqueux et désabusé, Les wagnériens ont objecté que la raison du cruel auteur de Ainsi parla Zarathustra était chancelante déjà quand il écrivit son célèbre pamphlet; néanmoins il existe un parti antiwagnérien qui s'affirme de jour en jour." (p. 187)
MONOD Gabriel, « Quelques opinions sur l’œuvre de H. Taine », in Revue Blanche, 15 août 1897, p. 275-279.
Réponse à l'enquête lancée par Léon Bélugou.
Note qu'on ne doit « pas oublier la puissance du talent littéraire à faire vivre et agir les idées. Schopenhauer et Nietzsche ont dû à leur talent littéraire de faire figure de philosophes. » (p. 276)
WILLY, "Lettre de l'Ouvreuse", in L'Echo de Paris, 10 août 1897, p. 3.
Toujours sur le même ton: "Et surtout, mes petits-pères, de ce que les hoirs sont infects, n'en arguons rien contre le génial défunt; ne donnons pas dans le ridicule de ces tard-venus qui « découvrent » Nietzsche et revigorent leur récent antiwagnérisme à l'aide de son fatras tumultueux. Certes, la Revue Blanche a raison de publier ces pages forcenées, mais non sans intérêt, datant des années de maboulite aiguë où sombra Zarathustra ; mais, à considérer froidement ce cas, ne trouvez-vous pas un titre de gloire pour Wagner d'avoir été admiré par Nietzsche, tant que Ie versatile philosophe eut la moelle intacte, et haï par le même quand le système nerveux du penseur cher à la Revue Blanche commença de se détériorer? D'ailleurs, il y a autre chose : en ses attaques furi-burlesques, Nietzsche a vu clair: ce qui l'affole, c'est le christianisme de Wagner. Il y aurait là-dessus un rude article à écrire".
LE ROUX Hugues, « Nos filles. VII L'indépendance », in Figaro, 5 septembre 1897, p. 1.
Déplore que les jeunes filles et les garçons se nourrissent des idées de Nietzsche.
WILLY, "Lettre de l'Ouvreuse", in L'Echo de Paris, 7 septembre 1897, p. 3.
Finit: "Je suis contrainte d'écrire une fois encore le nom de cet encombrant Nietzsche, ne fût-ce que pour signaler la chronique hautaine et brillante (on m'y colle mon paquet, faut voir) où un Barrisson (?) de la Presse (mes souvenirs à tes sœurs, jeune homme) ramasse à poignées les aphorismes de Zarathustra pour en cribler Wagner, Wagner « faible, qui a titubé jusqu'à s'effondrer sénile devant la croix chrétienne, dans l'idéalisme le plus mesquin... Wagner, l'Orphée des petites émotions... » — Mon Dieu, oui, toutes petites, petites; quoi de plus menu que le Crépuscule des dieux, par exemple? Ah! paradoxal Barrisson, en écrivant de telles choses, penses-tu réussir?"
ALBERT Henri, "Revues", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 24, n˚94, octobre 1897, p. 288-289.
Signale qu'"une dame de Stockholm, Mme Helen Key, a exhumé la grise défroque d'Amiel qu'elle voudrait faire prendre pour un Nietzsche en miniature" (p. 289).
ALBERT Henri, "Revues", {Lettres allemandes}, in Mercure de France, tome 24, n˚94, octobre 1897, p. 288-289.
A propos de la mort de Jacob Burckhardt, Henri Albert déplore que personne n'ait trouvé les mots justes, regrette que Nietzsche ne soit plus là et cite finalement une phrase élogieuse de Nietzsche : "Les éducateurs font défauts, abstraction faite de l'exception des exceptions, de là l'abaissement de la culture allemande. Mon ami Jacob Burckhardt à Bâle est une de ces rares exceptions..." (p. 289).
MAZEL Henri, {Science sociale}, in Mercure de France, tome 24, n˚94, octobre 1897, p. 243-251.
A propos de l'entrée de Jean Izoulet au Collège de France, Mazel rappelle que ce dernier a commis un contre sens en traduit Representative Men par Surhumains (p. 245).
Anonyme, "Geschichte der neueren deutschen Psychologie, von Max Dessoir", in Revue de métaphysique et de morale, supplément de novembre 1897, p. 5-6.
Objecte qu'il n'y a pas lieu de chercher des ancêtres dans la Renaissance aux littérateurs et aux moralistes, ainsi qu'à Nietzsche (p. 6).
REBELL Hugues, "Défense de l'Italie", in L'Ermitage, 15, novembre 1897, p. 307-315.
Regrette que d'Annunzio se soit laissé influencer et remarque : "L'influence étrangère qui lui a été le moins funeste est celle de Nietzsche, mais le philosophe allemand eut-il approuvé M. d'Annunzio de l'imiter, lui qui voulait méditerraniser l'art et qui, d'avance, a écarté tout disciple, s'est défendu de tout enseignement?" (p. 313).
COLLEVILLE Vicomte de, « Le bilan de nos détracteurs », in La Plume, 7e année, 1897, p. 138-140.
Signale que la jeunesse s'est évadée et "réfugiée dans une sorte d'anarchisme aristocratique à la façon de Frédéric Nietzsche" (p. 139).