Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

(en savoir plus)

Anna de Noailles (1876-1933)

"Songeons qu'il ne fallait oublier ni Paul Adam, ni Mme de Noailles, qui de tous les disciples de Nietzsche l'a le mieux compris avec Mme Daniel Lesueur" (Charles Andler, 1931).


Anna de Noailles et Nietzsche

Femme de lettres, Anna Elisabeth Princesse Bassaraba de Brancovan est née le 15 novembre 1876 à Paris. Elle est la fille de son altesse le Prince Grégoire Bibesco, Prince Bassaraba de Brancovan, et de Ralouka Musurus. Elle épouse à dix-neuf ans le Comte Mathieu, Fernand, Frédéric, Pascal de Noailles.

Elle a été proposée deux fois par le Ministre de l'Instruction publique pour la Légion d'honneur en 1904 mais malgré l'avis favorable du rapporteur (Ernest Lavisse), la proposition n'a pas été ratifiée par le Conseil de l'ordre, à cause de la grande jeunesse de la candidate: "titres insuffisants".

En qualité de femme de lettres, elle est promue chevalier de la Légion d'honneur (25 septembre 1920), puis officier (14 janvier 1925, introduite par Gustave Lanson). Elle est la première femme à recevoir la cravate de Commandeur de la Légion d'honneur par décret du 11 janvier 1931, introduite par Henri Bergson. C'est également la première femme membre de l'Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique (1922)

Elle est vice-présidente du Comité Ronsard, membre de l'Académie roumaine, présidente du prix littéraire de la Fondation Lasserre, au Ministère de l'Instruction publique, décorée de l'Ordre du Sauveur de Grèce et de Pologne. En 1904, elle participe à la création du prix « Vie Heureuse », issu de la revue La Vie heureuse, qui deviendra en 1922 le prix Fémina,

Elle publie de nombreux recueils de vers et des romans. Le Cœur innombrable (1901) est couronné par l'Académie française. Elle obtient Prix Archon-Despérouses (1902) et le grand prix de littérature de l'Académie française (1921).

 


Cf. Fernand Gregh, « La comtesse de Noailles », in Revue des Deux Mondes, tome XV, 15 mai 1933, p. 466-470 et Catherine Perry, « Celles par qui le scandale arrive : Ethique de l'innocence chez Gérard d'Houville et Anna de Noailles », in Myriam Watthee Delmotte et Metka Zupancic (éd. et intr.), Le Mal dans l'imaginaire littéraire français (1850-1950), Orléans, Ontario, Paris, L'Harmattan, 1998, p. 275-289.

La romancière subit fortement l'influence de Nietzsche et fit le voyage à Weimar. Là, les Archives Nietzsche conservent trois lettres non datées d'Anna de Noailles à Elisabeth Förster-Nietzsche.

Lire: "Anna de Noailles est morte", in Comoedia, 1er mai 1933, p. 1.

Voir "Livres ayant appartenu à Anna de Noailles ou dédicacés par elle" dans le catalogue Anna de Noailles : exposition de manuscrits, livres et documents donnés ou prêtés à la Bibliothèque nationale. [11 décembre 1953-5 janvier 1954]

Visiter le site: Anna de Noailles


Anna de Noailles et Nietzsche en France

"C'est un souvenir qu'aimait conter la comtesse de Noailles. Le poëte visitait le musée de Nietzsche, à Weimar. Aimable, Mme Foerster-Nietzsche lui dit :

- Ah ! si Frédéric vous avait connue, il vous eût aimée ! Il eût fait des vers pour vous.

Alors, vivement, la poétesse du « Cœur innombrable » :

- Et c'est moi, sans doute, qui aurais fait de la philosophie !"



NOAILLES Anna de, La Nouvelle espérance, Paris Calmann Lévy, 1903.

Anna de Noailles et Nietzsche

NOAILLES Anna de, La Domination, Paris Calmann Lévy, 1905.

Anna de Noailles et Nietzsche

NOAILLES Anna de, Exactitudes, Paris, Grasset, 1930. [L.V.]

Contient: "Querelle d'un titre. Lettre à M. Bernard Grasset", p. X-XX.

Note: " Les feuillets qui devraient porter une date récente et ceux qui furent composés à des époques reculées et distantes les unes des autres, appartiennent à la même atmosphère, à

la même coloration de l'individu, qui se réclame de sa constante. Il est des esprits hésitants qui, selon une plaisante formule, ne sont pas de leur avis. J'ignore ces chancellements.

Espérant avoir prouvé ce que je communique, je ne crois pas utile de solliciter autrement l'attention de ceux qui nous lisent. D'ailleurs je n'ai pas su éviter l'insistance. La conviction et le lyrisme sont insistants, ils ne se lassent pas. Quel poète ne possède l'illusion d'ajouter par son chant à « l'immense et infinie affirmation des choses » dont parle Nietzsche ? Mais répétition n'est pas toujours monotonie" (p. XVII).

Anna de Noailles et Nietzsche

NOAILLES Anna de, Le livre de ma vie, Paris, Hachette, 1932. [L.V.]

Autobiographie. Avec deux photos.

Evoque sa vénération pour Nietzsche (p. 109) et sa reconnaissance (p. 123).

 

Anna de Noailles et Nietzsche