Bibliographie inédite des publications sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

(en savoir plus)

Antonin Lepieux


Pseudonyme?


LEPIEUX Antonin, {Les livres}, in Revue du Midi, n°1, janvier 1903, p. 78-80.

Compte-rendu de Remy de Gourmont, Le chemin de velours, paru en 1902. (p. 79-80)

A propos de Remy de Gourmont, note qu’ « au fond ce qu'il prône, ce n'est pas l'indulgence, c'est l'indifférence absolue au bien et au mal, le dévergondage rayonnant et infini. Mais, on le sait, il ne faut pas trop s'effrayer de ces truculences amorales. Le titre du livre de Nietzsche : Par delà le bien et le mal, est étonnamment vrai. Ceux qui croient détruire ce mal et ce bien ne font que le déplacer, en mettre un autre par delà celui que leurs voisins, quelquefois à tort, en effet, admettent. Et ainsi les plus acharnés démolisseurs de la morale servent souvent à la purifier et à la consolider. Nietzsche et Gourmont sont de ceux-ci. Il est malheureux que quelques braves sacristains ne s'en soient pas aperçus. » (p. 80)

 

LEPIEUX Antonin, {Les livres}, in Revue du Midi, n°2, 1er février 1903, p. 154-158.

Compte-rendu de Nietzsche, Le Voyageur et son ombre traduit par Henri Albert et publié par le Mercure de France. (p. 154-155)

Remarque: "Nietzsche est entré définitivement dans la gloire. Les Allemands reconnaissent en lui leur plus grand prosateur depuis Gœthe, et les hommes de tout pays le regardent comme un des plus grands remueurs d'idées, et peut-être le plus grand excitateur d'esprits de notre temps. Comme il y a déjà tout une littérature qui lui est consacrée, je n'insiste pas sur sa philosophie, où les bons sauront sans trop de peine distinguer le paradoxal et ne prendre que le sain. On a fait un Auguste Comte conservateur, et un Montaigne chrétien, il serait facile aussi de faire un Nietzsche moral, moraliste et moralisateur. Lui-même, semble-t-il, se doutait bien que ses premiers adhérents ne seraient pas ses vrais fils spirituels, et il avait dit quelque part à peu près ceci: Ceux qui me continueront vraiment seront ceux qui s'éloigneront de moi." (p. 154)

 

LEPIEUX Antonin, "Le prestige intellectuel de l’Allemagne", in Revue du Midi, n°4, 1er avril 1903, p. 237-249.

Commente les résultats de la grande enquête sur l’influence allemande en France, publiée par le Mercure de France en 1902 et 1903.

Remarque : "En fait de noms contemporains, pas un qui ne cite Nietzsche. Et à peu près pas un qui en cite un autre." (p. 238). Egalement que les opinions sont peu élogieuses sur l’Allemagne présente même si : "Je sais bien qu'il y a l'exception Nietzsche. Le nom de ce philosophe fait définitivement partie du patrimoine humain, et comme ce qui reste au bout de deux ou trois siècles de l'influence intellectuelle d'un peuple à une époque, se réduit à un petit, très petit nombre de noms, celui seul de Nietzsche suffira pour que, contrairement à l'unanimité des réponses faites au Mercure de France, on dise « L'influence de l'Allemagne à la fin du XIXe siècle ? Mais très forte ! Décisive même ! »

Et on aura raison. Mais l'amusant est qu'un des motifs de la vogue de Nietzsche est son antigermanisme « La pensée antiallemande de Nietzsche » !note un anglais, et un de nos compatriotes, sent le besoin de dire en souriant « Nietzsche qui n'est tout de même pas complètement un Français ». Soit! Mais il l'est à moitié, et ce gallicisme d'esprit est le second tiers de cette vogue. Nietzsche a été aussi sévère que Schopenhauer pour les Allemands et n'a jamais eu les boutades de Schopenhauer contre les Français. Quant au troisième tiers, il résulte de son antichristianisme, de son antimoralisme, de son antimysticisme, de son antimétaphysisme, toutes choses qui le mettent aux antipodes de la Germanie, de sorte que la preuve certaine de l'influence intellectuelle de l'Allemagne sera la preuve non moins absolue de sa non influence. Tirons-nous de là, si nous pouvons." (p. 238-239)

 

LEPIEUX Antonin, {Les livres}, in Revue du Midi, n°10, octobre 1904, p. 294-301.

Compte-rendu d’Emile Faguet, En lisant Nietzsche (p. 294-295)

Note : "Nietzsche est le meneur de loups d'aujourd'hui. C'est aux sons de sa flûte ensorceleuse que s'achemine, vers où ? la longue file des jeunes hommes. Il aura eu sur nous une autre influence que Ruskin, Ibsen et Tolstoï." (p. 294)

 

LEPIEUX Antonin, {Les livres}, in Revue du Midi, n°4, avril 1905, p. 295-301.

Compte-rendu de Jules de Gaultier, Nietzsche et la réforme philosophique publié au Mercure de France (p. 299-300)

 

LEPIEUX Antonin, {Les livres}, in Revue du Midi, n°5, mai 1905, p. 369-378.

Compte-rendu du livre d’Hugues Rebell, Le diable est à table, publié de manière posthume. (p. 369-373)

Note : "Dans le domaine des idées, ce fut une sorte de Nietzsche français, un théoricien de la force effrénée, un contempteur de toutes les faiblesses, qu'elles provinssent de la débilité des muscles ou de l'attendrissement des âmes. Il prôna l'orgueil, la violence, la cruauté, le débordement de toutes les passions." (p. 369)