Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940
(Laure Verbaere et Donato Longo)
MERTENS Bertha, "La genèse psychologique de la conscience morale", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 65, n°5, mai 1908, p. 483-502.
A partir de cas de physiologie morbide, entend démontrer que "la morale procède d'une diffusion des fonctions dans le métabolisme général" et remarque : "Nietzsche, dans une intuition géniale, toucha la question d'amoralité liée à la physiologie normale. Depuis près d'un siècle cependant le problème tourmente la littérature et la philosophie française." (p. 484) Constate que dans son livre, Le mécanisme des émotions, Paul Sollier a confirmé "par l'analyse rigoureuse l'intuition de Nietzsche sur la généalogie de la morale." (p. 491) A l'appui de sa démonstration, cite Nietzsche : "Tout instinct est avide de domination et comme tel il aspire à philosopher" pour montrer que l'état organique détermine l'ordre des valeurs dans la représentation (p. 492). Cite encore mais cette fois conteste : "Toute morale qui, jusqu'à présent, a été enseignée, vénérée, prêchée, se dirige, au contraire, précisément contre les instincts vitaux ; elle est condamnation, tantôt secrète, tantôt bruyante et effrontée de ces instincts." (p. 496) Se fonde sur un autre extrait en signalant la contradiction (p. 497).