Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

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Emile Faguet (1847-1916)

Voir aussi Traces orales


Emile Faguet est un ancien élève à l'Ecole normale, docteur es lettres en 1883, d'abord suppléant à la Faculté des lettres de Paris (1890) puis professeur en titre de poésie française en 1897. Critique littéraire indépendant, il collabore à de nombreux périodiques dont le Journal des Débats, la Revue des Deux Mondes et la Revue latine. En 1900, il est élu membre de l'Académie française. A son sujet, cf. notamment Victor Giraud, "Les derniers livres d'Emile Faguet", in Revue des Deux Mondes, vol. 38, 15 avril 1917, p. 857-868 et "Emile Faguet poète et historien", in Revue des Deux Mondes, tome XLVI, 15 août 1938, p. 937-948.

Emile Faguet cite abondamment Nietzsche dans de nombreux ouvrages.



"Des hommes mûrs et avisés se laissèrent prendre à ce jeu. Ne vit-on pas un disciple du grave Brunetière, M. Emile Faguet, critique littéraire délicat et dialecticien virtuose, se demander si le surhomme n'était pas une trouvaille et si après tout Nietzsche n'avait pas raison ?" (LUCIEN ROURE, 1904) 

FAGUET Emile, "Le livre à Paris", in Cosmopolis, t. 4, n°11, novembre 1896, p. 495-506.

A propos de Ecrivains étrangers, de Teodor de Wyzewa: regrette que le passage sur Nietzsche, "excellent du reste, soit trop sommaire" (p. 504).

 

FAGUET Emile, "Nietzsche", in Revue bleue tome 10, n˚14, 1er octobre 1898, p. 417-421.

 

FAGUET Emile, « Nietzsche et Corneille », {La semaine dramatique}, in Journal des Débats, n°125, 6 mai 1901, p. 1-2.

 

FAGUET Emile, "Le premier livre de Nietzsche", in Revue latine 2, 25 février 1902, p. 65-98.

 

FAGUET Emile, « Goethe et Nietzsche », in La Revue, n°5, mars 1903.

 

FAGUET Emile, « Autour de Nietzsche », {Revue des livres}, in Annales politiques et littéraires, volume 2, 26 juillet 1903, p. 60-61.

Compte-rendu de Nietzsche, La Volonté de Puissance, d'Henri Lichtenberger, La philosophie de Nietzsche et de Pierre Lasserre, La Morale de Nietzsche.

 

FAGUET Emile, « Les idées littéraires de Nietzsche », in La Renaissance latine, 15 décembre 1903, p. 481-499.

Extrait de son livre, En lisant Nietzsche qui paraît en 1904.


 

 

 

FAGUET Emile, En lisant Nietzsche, Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, 1904.

Traduction en anglais (d'après la Weimarer Nietzsche Bibliographie)


FAGUET Emile, "Un livre sur Schopenhauer", in La Revue, vol. 49, t. 3, 1904, p. 319-324.

Compte-rendu d'A. Bossert, Schopenhauer, l'homme et le philosophe publié aux éditions Hachette. Note: (...) n'oublions pas que Nietzsche lui-même, dont nous sommes tous engoués à présent, soit que nous l'adoptions, soit que nous le repoussions avec horreur (et le plus beau succès d'un philosophe, est d'être adoré, mais le plus grand succès d'un philosophe est d'être exécré) n'oublions donc point que Nietzsche lui-même, doit infiniment, ce qu'il n'a pas nié, du reste, à Schopenhauer. J'ai dit qu'avec Gœthe et Renan, sans beaucoup tenir compte de Schopenhauer, on reconstituerait à peu près tout Nietzsche." (p. 319)

 

FAGUET Emile, {La semaine dramatique}, in Journal des débats politiques et littéraires, 15 août 1904, p. 1-2.

Analyse de la pièce de Camille MauclairLe génie est un crime (La Grande Revue)

Pièce non jouée, d'inspiration très nietzschéenne.


 

FAGUET Emile, Propos littéraires, 3ème série, Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, 1905.

Chapitre sur Nietzsche (p. 367-382) daté du 2 octobre 1898.


FAGUET Emile, "Le Serpent noir", in Revue latine, tome 4, n˚7, 25 juillet 1905, p. 385-398.

A propos du roman de Paul Adam.

 

FAGUET Emile, "Le « Surhomme » d'après Nietzsche", {Etudes et portraits}, in Annales politiques et littéraires, t. 47, n°1223, 2 décembre 1906, p. 355-357.

 

FAGUET Emile, Propos de théâtre, 4ème série, Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, 1907.

Contient une critique (datée du 19 novembre 1906) de la pièce de Paul Adam, Les Mouettes (p. 118-123)

 

FAGUET Emile, « M. Léon Blum », in Revue latine, n˚2, 25 février 1907, p. 65-78.

Compte-rendu de Léon Blum, En lisant, réflexions critiques. A propos des idées et des passions de Blum : « M. Léon Blum a horreur du christianisme ; il a horreur, par suite, d'une certaine morale traditionnelle qu'il ne définit guère, mais qui me semble être tout simplement la morale : il est nietzschéen. » (p. 66) Discute les idées de Léon Blum sur Paul Adam, Le Serpent noir, en refusant de concéder que Guichardot incarne l'homme fort de Nietzsche (p. 66-70). Conteste le soi-disant internationalisme de Nietzsche et considère que Nietzsche n'est au fond qu'une réaction contre Kant : « Or rien n'est plus allemand que le kantisme et aussi l'antikantisme, puisque kantisme et antikantisme, c'est toujours l'influence de Kant. Personne ne me paraît plus Allemand que Nietzsche. » (p. 74)

 

FAGUET Emile, « Ars et Vita », in Revue latine 25 mars 1907, p. 270-272.

Compte-rendu du roman de Gillouin, Ars et Vita. Commence par s'exclamer : « O Nietzsche! que de sottises on écrira en ton nom! » (p. 270) Parce qu'il a lu Nietzsche, le jeune héros s'accorde le droit de tuer la femme qui l'aime mais qui « s'oppose au développement de sa surhumanité » : telle est l'idée sans intérêt du roman, selon Faguet. Préfère s'intéresser au caractère, « moitié néronien, moitié nietzschéen » (p. 270), au type d'homme esquissé dans le roman, : « un type abominable mais très vrai, le type de l'homme qui unit toutes les audaces de pensée à toutes les lâchetés du cœur, et qui prétend excuser les unes par les autres. » (p. 272)

 

FAGUET Emile, Le pacifisme, Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, 1908.

Eloge de la formule de Nietzsche "Il faut vivre dangereusement":

"Quand Nietzsche a dit son mot profond, et je permets qu'on ajoute: son mot sublime: « Il faut vivre dangereusement, » il donnait la formule de la vie humaine, non pas seulement telle qu'elle doit être, aux yeux du philosophe, mais telle qu'elle est. Non seulement il faut vivre dangereusement; mais l'homme ne vit que dangereusement, et s'il ne vit pas dangereusement, il périt." (p. 279) 

 

FAGUET Emile, {La semaine dramatique}, in Journal des débats politiques et littéraires, 9 mars 1908, p. 1-2.

Cite et commente une lettre qu'il a reçue, qui l'accuse de n'avoir rien compris à la pièce d'Henry BatailleLa Femme nue. Pièce nietzschéenne? 

 

FAGUET Emile, "Une lettre de M. Henry Bataille",  in Journal des Débats politiques et littéraires, 16 mars 1908, p. 1-2.

Suite du problème à propos du caractère "nietzschéen" de la pièce d'Henry BatailleLa Femme nue.

 

FAGUET Emile, "Une lettre de M. Henry Bataille", in Journal des Débat politiques et littéraires, 23 mars 1908, p. 1-2.

Suite du débat sur le caractère "nietzschéen" de la pièce d'Henry BatailleLa femme nue.

 

FAGUET Emile, "Nietzsche contre les historiens", in Revue latine, Tome 7, n°5, 25 mai 1908, p. 257-286.

Réflexions à propos de la publication des Considérations inactuelles et plus particulièrement de la seconde.

 

FAGUET Emile, "Ecce Homo, par Frédéric Nietzsche", {Revue des livres}, in Annales politiques et littéraires, 19 septembre 1909, p. 267-269.

 

FAGUET Emile, "Le souligné", in Revue hebdomadaire, n°43, 23 octobre 1909, p. 451-457.

Soutient que l'excès de soulignement est signe de folie: "Les fous soulignent furieusement. Ils soulignent en double, en triple expédition. (...) Tous les aliénistes sont d'accord sur cette observation. Nietzsche a toujours souligné énormément mais dans son dernier volume, Ecce homo, non seulement il souligne plus que jamais, mais il souligne les mots évidemment insignifiants. Il écrira par exemple « L'humanité se partage en animaux d'élite et en bêtes de troupeau. Plus on va loin dans la connaissance, plus on se convainc de cette conviction sur laquelle nous devons faire reposer toute la morale, comme aussi toute la sociologie pratique »; ou quelque chose d'approchant. Ce n'est pas le seul signe de proche aliénation mentale que donne le pauvre grand homme dans Ecce homo, mais c'en est un, très significatif" (p. 456).

 

FAGUET Emile, "La morale de Nietzsche", in La jeune fille contemporaine, 15 janvier 1910.

Référence citée d'après la Revue Montalembert: organe de la Réunion des étudiants (1910)

 

FAGUET Emile, "Fontenelle", in Revue des Deux Mondes, vol. 56, 1er avril 1910, p. 541-549.

Sur Fontenelle et surtout sur l'admiration de Nietzsche pour Fontenelle.

 

FAGUET Emile, "La vie de Nietzsche", in Revue des Deux Mondes, tome 4, 1er juillet 1910, p. 164-173.

Séduit et convaincu: "(...) M. Daniel Halévy vient de consacrer à Frédéric Nietzsche un livre biographique sûr, solide, sobre, discret." (p. 164)

 

FAGUET Emile, "Sur-Racinien", in Le Gaulois, 20 novembre 1910, p. 1.

 

FAGUET Emile, La démission de la morale, Paris, Société française d'imprimerie et de librairie, 1910.

Chapitre: La morale de Nietzsche (p. 139-214)

Voir le compte-rendu de Lionel Dauriac dans L'Année philosophique.

 

FAGUET Emile, Le culte de l’incompétence, Paris, Grasset, 1910.

Evoque souvent Nietzsche dans le dernier chapitre "Le rêve".

 

 

 


FAGUET Emile, L'art de lire, Paris, Hachette, 1911.

25ème mille en 1920.

Contient différents chapitres sur l'art de lire, avec des évocations fréquentes de Nietzsche, surtout dans le chapitre VIII: les ennemis de la lecture.

Dans le chapitre VI, traite des écrivains "qui sont obscurs volontairement et de propos fait, pour s'acquérir la gloire délicate et précieuse d'auteurs obscurs, et voici comment ils ont procédé. Ils ont pensé en clair, d'abord, comme tout le monde, puis, par des substitutions patientes de mots impropres aux mots justes, de tournures bizarres aux tours simples, d'inversions aux tours directs, ils ont obscurci progressivement leur texte. Ils ont fait exactement l'inverse de ce que font les auteurs « qui n'écrivent que pour être entendus ». Ceux-ci ramènent progressivement l'expression vague à l'expression précise; eux détournent laborieusement l'expression à peu près précise vers l'expression sibylline, sachant pour qui ils écrivent. Ils disent — le mot, assure-t-on, est authentique — : « Mon livre est fait: je n'ai plus qu'à l'enténébrer un peu ». Nietzsche disait: « Enfin nous devenons clairs!»; ils disent, en remaniant leur œuvre: « Enfin je deviens obscur». Ils se défendent, par l'obscurité, de l'indiscrétion de la foule; ils se défendent, par l'obscurité, d'être compris de ceux par qui ce leur serait une honte d'être entendus.

Nietzsche a très bien saisi leur procédé et leurs intentions : « On veut, non seulement être compris quand on écrit, mais encore, certainement, n'être pas compris. Ce n'est nullement une objection contre un livre, quand il y a quelqu'un qui le trouve incompréhensible; peut-être cela faisait-il partie du dessein de l'auteur de ne pas être entendu de n'importe qui. Tout esprit distingué, qui a un goût distingué, choisit ainsi ses auditeurs lorsqu'il veut se communiquer; en les choisissant, il se gare contre les autres. Toutes les règles subtiles d'un style ont là leur origine: en même temps elles éloignent, elles créent la distance, elles défendent l'entrée; en même temps elles ouvrent les oreilles de ceux qui nous sont parents par l'oreille. »

A la vérité, ce travail de Protée des auteurs difficiles, ce noli me fangere, noli me intelligere, est assez vain, puisqu'ils seront compris, adoptés, du moins «touchés » par ceux précisément, en majorité, par qui ils redoutent d'être entendus et dont ils craignent le contact, c'est-à-dire par les sots; et ce sont ceux qui comprennent peu qui courent tout droit aux choses les plus difficiles à comprendre. Mais enfin tel est leur travail: Ils se voilent, ils se masquent et ils se déguisent jusqu'au moment où ils se jugent impénétrables" (p. 95-96). 


 

FAGUET Emile, "L'agitateur", in Le Gaulois, 10 avril 1911, p. 1.

A propos de ce roman de Guy de Cassagnac, note que le personnage de la duchesse d'Epernon a lu Nietzsche et qu'elle est socialiste, ce qui est contradictoire. 

 

FAGUET Emile, "Ferdinand Brunetière", in Revue hebdomadaire, t. 5, mai 1911, p. 433-459.

Conférence sur Ferdinand Brunetière prononcée à la Société des Conférences le 19 mai 1911. Evoque Nietzsche (p. 436).

 

FAGUET Emile, "Nietzsche et les femmes", in Revue des Deux Mondes, 82, tome 8, 1er mars 1912, p. 81-95.

 

FAGUET Emile, "Pierre Normand. L'Annonciation", {Revue des livres}, in Annales politiques et littéraires, t. 30, n°1500, 24/30 mars 1912, p. 259-260.

Compte-rendu désapprobateur de cette "imitation inconsciente" de Zarathoustra.

 

FAGUET Emile, Initiation philosophique, Paris, Hachette, 1913.

35ème mille. Plusieurs évocations de Nietzsche.

 

FAGUET Emile, "Nietzsche (Pages Posthumes inédites)", in Revue mondiale, tome 146, 1er janvier 1922, p. 12-21.

A propos du livre de Victor de PallarèsLe crépuscule d'une idole (1910). Le nom de l'auteur est mal indiqué: "M. de Pallain".

Emile Faguet est mort en 1916.