Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

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Georges Blondel

(1856-1948)


Historien français, Georges Blondel est spécialiste de l'Allemagne et des questions économiques et sociales. Il est le frère du philosophe Maurice Blondel



BLONDEL Georges, La guerre européenne et la doctrine pangermaniste, Paris, Librairie Chapelot, 1915.

Analyse du nietzschéisme dans le chapitre IX: Le pangermanisme dans l'enseignement (p. 87-102). 

2ème édition en 1915.

 

BLONDEL Georges, "Mélanges et notices", in La Réforme sociale, juillet-décembre 1916, p. 245-262.

Selon l'auteur, "la théorie du surhomme de Nietzsche" devait fatalement engendrer la théorie de la surnation au profit de l'État prussien qui après avoir dompté, discipliné et unifié la surhumanité allemande, se trouve chargé d'organiser le monde en organisant sur son propre type les autres Etats." (p. 249)

 

BLONDEL Georges, "M. P. Nicolas. — De Nietzsche à Hitler", in Revue internationale de l'enseignement, 1er janvier 1937, p. 246-247. [L.V.]

Commence par résumer: "L'auteur de ce livre très suggestif a analysé les doctrines d un philosophe qui a eu beaucoup d’influence sur la jeunesse, et ne croit pas que Nietzsche ait inspiré Adolf Hitler autant qu’on l'a prétendu, il n'a pas été un apôtre du nationalisme outrancier qui enthousiasme aujourd’hui la jeunesse allemande, et Mein Kampf n'est pas, comme on l’a dit, une suite de l'œuvre de Nietzsche. Nietzsche a eu lui-même le sentiment qu’on lui supposait des idées contraires à ses idées véritables. M. Nicolas s’efforce de prouver qu'il n'a pas été « le pionnier » de l’Hitlérisme; mais il faut avouer qu’il est parfois si obscur, que sa propre sœur s’imagine écrivant à Hitler qu'elle voit en lui l'incarnation du Surhomme annoncé par Zarathoustra. M. J. Benda de son côté déclare que Nietzsche est un de ces « clercs » qui « ont trahi ». Comme Nietzsche est mort fou, beaucoup se bornent à dire que toute son œuvre est l’œuvre d'un fou." (p. 246)

Conclut: "L’effort que M. Nicolas a fait pour nous aider à mieux comprendre Nietzsche (qui reconnaissait lui-même qu’il était obscur) est digne d’approbation. Nietzsche a déploré en 1870 la victoire allemande. S’il vivait aujourd'hui, il ne pourrait approuver ce Mein Kampf où il est dit que c’est le glaive qui « dominera la terre ». M. Nicolas estime qu’on a été injuste en rendant Nietzsche responsable du dernier conflit européen. Il a été, d’après lui, « le plus francophile des penseurs d’Outre-Rhin »." (p. 247)