Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

(en savoir plus)

Henri Mazel (1864-1947)


Plusieurs pseudonymes.

Lire Henri Mazel, Aux beaux temps du symbolisme 1890-1895, Paris, Mercure de France, Bruxelles, éditions N.R.B., 1943.



SAINT ANTOINE, {Variétés. A travers les revues}, in L'Ermitage, mai 1892, p. 333-336.

Note : "En ces temps où grandit terriblement le danger socialiste, on salue avec joie les sauveurs d'où qu'ils viennent ; c'est pourquoi il faut se réjouir de voir connus et aimés les grands individualistes étrangers. Après Ibsen, Nietzsche : la mode est à lui en ce moment". Certes, ajoute-t-il, "il y aurait à redire sur la fameuse antithèse de la morale des maîtres et de la morale des esclaves". Cependant, il s'exclame : "N'importe, l'âme de l'humanité est présentement si veule que quelques injections d'orgueil ne peuvent que lui être utile. C'est à ce point de vue qu'il faut acclamer Nietzsche (...). Hâtons-nous donc de signaler l'article de M. Jean de Néthy dans la Revue Blanche sur Nietzsche, ainsi que la traduction d'une poésie d'Ola Hansson, son disciple" (p. 335).

 

L’ERMITE, Bernard, {A travers les revues}, in L’Ermitage, vol. 4, juin 1892, p. 410-414.

 

L’ERMITE Bernard, {A travers les revues}, in L’Ermitage, juillet 1892, p. 62-64.

"Hors France", signale le succès de Nietzsche et Hansson (p. 62).

 

SAINT ANTOINE, {Les proses}, in L’Ermitage, juillet-décembre 1892, p. 410-412.

 

MAZEL Henri, "Nietzsche et le présent", in L'Ermitage 6, janvier 1893, p. 81-87.

Introduit son étude : "Si les produits philosophiques comme les organiques contiennent un principe actif, la nietzschine peut-être un des agents les plus puissants de la thérapeutique sociale, à la fois redoutable et bienfaisante. Notre temps en a besoin, et à doses énergiques. Que ceci me soit une excuse si je consacre quelques pages à Nietzsche après celle si suggestives de mon ami Hugues Rebell dans le dernier numéro de l'Ermitage : Nietzsche est un de ces penseurs qu'on ne fera jamais assez connaître aujourd'hui" (p. 81).

En filant la métaphore médicale, décrit la "veulerie" et l'"avachissement" d'un monde moderne menacé du "hideux socialisme" (p. 82). Estime : "C'est pourquoi il faut sonner les fanfares à l'arrivée des Gylippes sauveurs peut-être de la cité atone. Nietzsche en est un par qui nos reins seront, fut-ce à coup de lanières, redressées, et nos cœurs cuirassés de triple orgueil. Jamais homme n'a tendu d'un bras plus âpre les cordes hautaines de l'âme" (p. 81-82). Précise : "Je ne parlerais pas ainsi si notre temps au lieu d'être de lâcheté était d'orgueil. Alors la nietzschine deviendrait un toxique redoutable, comme la nicotine pour le cardiaque, et le corpus social n'en supporterait que des doses infinitésimales" (p. 83). Reconnaît que la théorie de Nietzsche est "monstrueuse" mais ajoute qu'"il ne faut rien moins que la veulerie universelle pour nous faire résigner à ce révulsif" (p. 85).

 

SAINT ANTOINE, "Sixième affirmation d'art. Que l'art sera protectionniste ou qu'il ne sera pas!", {Variétés}, in L'Ermitage, 7, juillet 1893, p. 62-63.

Saint Antoine cite les produits exotiques à la mode, dont la "tyranniate de nietzschine", p. 62 ; Nietzsche épargné mais néanmoins cité parmi d'autres écrivains étrangers lorsque Saint Antoine défend l'idée, sinon d'un protectionnisme littéraire, du moins d'une sélection à la frontière (p. 63).

 

MAZEL Henri, "Les deux philosophes", in L'Ermitage, 8, juin 1894, p. 352-353.

Présentation antagoniste de Schopenhauer et de Nietzsche sans les citer.

 

MAZEL Henri, "Le danger", in L'Ermitage, 9, novembre 1894, p. 273-279.

Salue les idées et le succès de Nietzsche qui représente "une lueur d'espoir contre la "Bassesse"" (p. 276).

 

MAZEL Henri, La synergie sociale, Paris, A. Colin Cie éditeurs, 1896.

 

MAZEL Henri, {Science sociale}, in Mercure de France, tome 24, n˚94, octobre 1897, p. 243-251.

A propos de l'entrée de Jean Izoulet au Collège de France, Mazel rappelle que ce dernier a commis un contre sens en traduit Representative Men par Surhumains (p. 245).

 

MAZEL Henri, "Enquête sur l'influence allemande. M. Henri Mazel", in Mercure de France, tome 44, n˚156, décembre 1902, p. 653-655.

Reconnaît que l'Allemagne n'est plus ce qu'elle fut mais qu'elle tient encore dans le monde de l'esprit sa place qui est une des premières. "Et parmi les penseurs de ces dernières années, je ne sais s'il y en a un dont l'influence ait été plus profonde, plus intense, plus bouleversante, et peut-être, à tout prendre, plus bienfaisante que Nietzsche" (p. 654).

 

MAZEL Henri, "Hugues Rebell", in Mercure de France, tome 54, n˚188, 15 avril 1905, p. 481-502.

Compare la haine de la morale chrétienne de Rebell et de Nietzsche et rappelle le rôle de "combattant de la première heure" d'Hugues Rebell dans la réception de Nietzsche, p. 485. Compare leur haine de la démocratie, remarquant qu'ils partageaient le même rêve, "rêve d'une domination de héros et de génies." (p. 487)

 

MAZEL Henri, Ce qu'il faut lire dans sa vie, Paris, Mercure de France, 1906.

Auteurs et ouvrages conseillés par tranche d'âge. Recommande la lecture des oeuvres de Nietzsche aux 25-31 ans. Déconseille les pages choisies, recommande quelques titres, indique quelques ouvrages sur Nietzsche.

11ème édition en 1917.

 

MAZEL Henri, "Mme Bernardini-Sjoestedt: La révision des valeurs de la femme", {Sciences sociales}, in Mercure de France, 1er août 1911, p. 390.

Compte-rendu de Mme Bernardini-Sjoestedt: La révision des valeurs de la femme. Souligne la forte influence de Nietzsche.

 

MAZEL Henri, "J. Wilbois: Devoir et durée", {Sciences sociales}, in Mercure de France, tome 106, n°394, 16 novembre 1913, p. 387.

Note que le "vrai surhomme" n'est pas "la terrible bête blonde de Nietzsche" mais "le suprasaint".

 

MAZEL Henri, "Georges Blondel: la doctrine pangermaniste", {Sciences sociales}, in Mercure de France, tome 112, N°420, 1er décembre 1915, p. 690-692.

Raconte: "On dit que Nietzsche est un des trois auteurs allemands dont les œuvres ont été trouvées le plus souvent sur les ennemis tués ou pris" (p. 691).