Jacques Vontade (1860-1922)


Jacques Vontade est le pseudonyme d'Augustine Bulteau qui signe aussi parfois Foemina.

Membre de la grande bourgeoisie de Roubaix, elle épouse à vingt ans Paul Ricard, divorce en 1896 et reprend son nom de jeune fille. Dans son hôtel particulier du 149 rue de Wagram, elle tient un salon qu' Anna de Noailles, Maurice Barrès et Henri de Régnier fréquentent régulièrement.



VONTADE Jacques, « Les pierres du chemin », in Figaro, n°18, 4 mai 1907, p. 1-2.

Roman feuilleton publié dans le Figaro en 1906 et 1907. Au cours d'un dîner:

« La conversation marche. Un ironiste professionnel vient de dire:
- Nietzsche affirme positivement que « la femme n'aurait pas le génie de la parure si elle n'avait pas l'instinct du second rôle ».
Une charmante indignation générale règne aussitôt. Je me tourne vers ma voisine et je demande:
- Que pensez-vous, madame, d'une telle insolence ?
Elle assure son pince-nez, - comme s'il en avait besoin! - et d'une voix pleine et chaude qu'on s'étonne de trouver chez une personne aussi desséchée:
- Nietzsche a bien raison, répond-elle. Les femmes sont des sottes. Elles méritent tous ses reproches. Vous souvenez-vous du passage où il dit que la preuve indiscutable de leur infériorité, c'est qu'ayant eu de tout temps la direction de la cuisine, elles ne soient pas parvenues à dominer le monde. Je ne garantis pas le texte, mais quant au sens, j'en suis sûre.
Elle prend le menu piqué devant elle dans un petit ustensile d'argent, le lit d'un coup d’œil et le jette sur la nappe avec un geste assez dédaigneux. Cette dame maigre commence à m'intéresser. Elle est aussi inexplicable que son mari, mais elle a l'air moins bête, beaucoup moins. » (p. 1)

 

VONTADE Jacques, "La Lueur sur la cime", in La République française, 4 avril 1909, p. 2.

Les personnages discutent des idées de Nietzsche.

 

VONTADE Jacques (Foemina), Un voyage, Paris, Grasset, 1914.

Chapitre sur Nietzsche: "les maisons sacrées. V", p. 165-172.