Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940 (Laure Verbaere et Donato Longo)
Jean Viollis est le pseudonyme de Jean-Henri d'Ardenne de Tizac, écrivain français, spécialiste des arts chinois.
VIOLLIS Jean, "Le Gabelou", in Le Petit Parisien, 12 août 1910, p. 2-3.
Conte. Avec un personnage "nietzschéen", sans pitié.
VIOLLIS Jean, "Nietzsche et la jeunesse d'aujourd'hui", in La Grande revue, tome 15, 10 janvier 1911, p. 108-128.
VIOLLIS Jean, "Nietzsche et la jeunesse d'aujourd'hui", in La Grande revue, tome 15, 25 janvier 1911, p. 319-331.
VIOLLIS Jean, "Sur l'influence de Nietzsche", in La Grande Revue, tome 15, 25 janvier 1911, p. 437.
Signale que suite à la publication de l'enquête sur Nietzsche, la revue a reçu des communications et des lettres. Publie la lettre datée du 11 janvier 1911 de Maurice Mignon, chargé de conférences à la Faculté des Lettres de Lyon:
"Monsieur, Je n’ai pas été « enquêté » par la Grande Revue sur l’influence intellectuelle de Nietzsche, mais cette enquête m’intéresse au plus haut point, et elle me semble d’une brûlante actualité; elle rappelle en moi des souvenirs de lycée qui me sont bien chers.
Peut-être ne vous sera-t-il pas inutile de savoir que nous formions, quelques camarades et moi, dans la « cagne » d’il y a dix ans, au lycée Henri IV, un véritable petit cénacle de Nietzschéens. Et nous manifestions notre foi de toutes les manières, spécialement dans nos conférences philosophiques de préparation à l’Ecole Normale.
Je crois que pas mal d’entre nous en ont rabattu, et ont perdu peu à peu cette ardeur de néophytes. Je lis dans la première partie de votre étude que Charles Derennes en particulier — mais il était déjà littérateur — « considère Nietzsche beaucoup moins comme un philosophe que comme un musicien d'idées », ce qui n’est pas si faux.
Moi qui suis resté un littérateur dans L’Université, j’ai complètement abandonnée les théories de Nietzsche, et, très sincèrement, je crois que son influence sür la plupart d’entre nous aura été d’autant moins durable qu'elle elle fut plus exclusive, à un moment donné. Et ceci, peut-être, parce que le Nietzschéisme n’est pas aussi nouveau qu’il le paraît. Je suis assez sceptique depuis que j’ai trouvé le « surhomme » dans la Renaissance italienne, avec tous ses bons ou avec tous ses mauvais instincts. Léon Battista Alberti, d’un côté, ou Verocchio, — ou même Léonard de Vinci — Benvenuto Cellini de l'autre... Bref, Nietzsche et le Nietzschéisme m’apparaissent à présent comme une mode déjà ancienne".