Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940
(Laure Verbaere et Donato Longo)
Léon Daudet a fait des études médicales avant de se tourner vers les lettres. Journaliste au Figaro, au Gaulois, au Soleil, à la Libre Parole où il a secondé Edouard Drumont dans sa campagne antisémite. En 1897, il devient membre de l'Académie Goncourt. Il adhère au nationalisme intégral de Charles Maurras et participe avec lui à la fondation de l'Action française quotidienne en 1907. Il est l'auteur de plus de soixante-dix volumes d’œuvres diverses. Il évoque Nietzsche dans ses souvenirs : cf. Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1920, notamment p. 425.
En juin 1933, il raconte: "J'avais vingt ans quand un ami me rapporta, d'Allemagne, les brochures bleues qui composaient l'antiévangile allégorique du surhomme. Je lus cela avec beaucoup d'intérêt, puis me procurai par la suite, dès leur apparition, toutes les œuvres du nouveau prophète" (Candide, 8 juin 1933, p. 4)
Voir le manuscrit de Léon Daudet intitulé "Pourquoi j'ai écrit «L'homme et le Poison»"
Avertissement: de nombreux propos revêtent un caractère violent, raciste et antisémite qui serait susceptible d’être condamné au regard des lois actuelles. Extrait de l'avertissement aux lecteurs de la BNF [L.V. ]
DAUDET Léon, "Frédéric Masson: Napoléon et les femmes", {Quinzaine littéraire}, in Nouvelle revue, tome 85, décembre 1893, p. 625-628.
Evoque le sur-homme de Nietzsche (p . 626).
DAUDET Léon, « M. Nordau : Dégénérescence », {Quinzaine littéraire}, in Nouvelle Revue, tome 88, juin 1894, p. 625-628.
Critique : « Ses analyses des pièces d’Ibsen, des poèmes de Wagner et du Zarathustra de Nietzsche sont incompréhensibles par sa faute et non par celle des auteurs qu’il cite » (p. 627)
DAUDET Léon, "Enquête sur l'influence allemande. M. Léon Daudet", in Mercure de France, tome 44, n˚155, novembre 1902, p. 311-312. [14]
"Il semble que le génie germanique, si ardent et si impétueux quand il se manifeste en un Wagner, un Nietzsche, un Virchow, lutte et peine dans les intervalles contre une gangue de pédantisme, de suffisance, de satisfaction à bon marché qui n'a pas sa pareille en Europe" (p. 311).
DAUDET Léon, "Les Poisons de l'adolescence", in L'Action française, 6 juin 1909, p. 1.
Part d'un fait divers, un lycéen qui s'est suicidé, qu'il attribue l'influence démoralisante de la philosophie allemande en France. En 1884 déjà et note: "Nietzsche n'existait pas encore en tant que fétiche de pensée. Pour la bonne raison qu'il promenait alors son début de paralysie générale et le plan de la quatrième partie de son satané Zarathoustra autour des lacs de l'Engadine. Mais nous avions pour le remplacer Hartmann et la Philosophie de l'lnconscient. On jouait à se désespérer avec ce fameux inconscient, mer sombre, froide et sans rivages où l'on peut pêcher toute espèce de poissons, à la manière de Monaco-Roulette, et piquer une tête quand on en a décidément assez du monde des apparences et du poids du Fatum. J'ai gardé mes cahiers d'alors. Quand j'en ouvre un, par hasard, je retrouve cette odeur de désenchantement, de cave humide, qui émane de ces diables d'hyper-criticistes. Les misérables ont-ils assez tirebouchonné les cerveaux de ceux que mon père appelait: les petits de la Défaite!"
DAUDET Léon, "Hors du joug allemand. Mesures d'après-guerre", in Le Correspondant, 86ème année, 25 décembre 1914, p. 785-816.
DAUDET Léon, Hors du joug allemand. Mesures d'après-guerre, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1915.
In-16, 59 pages.
Contient: "Nietzsche et le nietzschéisme" (p. 93-108) et des allusions.
Aussi dans Contre l'esprit allemand, Mesures d'après-guerre, Paris, Bloud et Gay, 1915.
DAUDET Léon, Contre l'esprit allemand. De Kant à Krupp, Paris, Bloud et Gay, Pages actuelles 1914-1915, n°7, p. 3-64.
Allusions à Nietzsche.
DAUDET Léon, L'Entre-deux guerres. De 1892 à 1895. Souvenirs des milieux politiques, littéraires, artistiques et médicaux, de 1880 à 1905, 3° série, Paris, Nouvelle Librairie Nationale, 1915.
Sur Nietzsche (p. 193-196).
Réédition en 1932.
DAUDET Léon, L'hérédo, Paris, Nouvelle librairie nationale, 1916.
DAUDET Léon, Les horreurs de la guerre, Paris, Grasset, 1928.
Voir "un philosophe de combat: Nietzsche" (p. 243-256).
Des passages de ce chapitre sont publiés dans L'Action française du 4 avril 1928. [L.V.]
DAUDET Léon, "L'effondrement de Nietzsche", in Candide, 16 avril 1931, p. 4.
DAUDET Léon, L'entre-deux-guerre, Paris, Grasset, 1932.
Réédition. Voir Nietzsche (p. 165-167).
DAUDET Léon, "Nietzsche, par Th. Maulnier", in Candide, 8 juin 1933, p. 4.
DAUDET Léon, "De Nietzsche à Hitler", in l'Action française, 23 juin 1933, p. 1. [L.V.]
DAUDET Léon, "Autour d'un lapsus", in L'Action française, 5 juillet 1933, p. 1. [L.V.]
Suite à son article du 23 juin 1933 "De Nietzsche à Hitler", a reçu une lettre ironique d'Anton Kuh publiée dans Lu avec le titre "Hitler n'est qu'un faux apôtre".
Reproduit la lettre et commente: ni coquille ni lapsus. Maintient sa position sur Nietzsche et Hitler et décrit sa position sur Hitler.
DAUDET Léon, "De Nietzsche à Hitler", in Revue universelle, 1er avril 1936, p. 90-91.
Commence: "Que faut-il penser, par rapport à Frédéric Nietzsche, de la seconde Réforme allemande, celle de la croix gammée. J’estime qu’il est un de ses docteurs, sauf que la persécution des Juifs ne lui aurait certainement pas plu, et qu’il n’était pas foncièrement raciste. Mais l'antichristianisme était au fond de la doctrine de Zarathoustra, comme le prouve le passage suivant, extrait de la Volonté de Puissance, traduite excellemment par M. G. Bianquis, aux éditions de la N. R. F. : (...)"