Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940
(Laure Verbaere et Donato Longo)
Femme de lettres, Léonie Bernardini est l'épouse du journaliste Erik Sjoestedt (1866-1929).
En 1910, elle reçoit le Prix de l'Académie pour Pages suédoises. Essais sur la psychologie d’un peuple et d'une terre.
BERNARDINI Léonie, « En Scandinavie », {Voyages}, in Revue hebdomadaire, tome 20, n°87, 20 Janvier 1894, p. 221-241.
Cite Georges Brandès sur Nietzsche (p. 239-240).
BERNARDINI L., "Wagner et Frédéric Nietzsche", in La Cocarde, 28 octobre 1894, p. 1-2.
BERNARDINI Léonie, La littérature scandinave, Paris, Plon, Nourrit, 1894.
Mentionne Nietzsche (p. 139-140) dans une partie de l’ouvrage qui est une reprise de « En Scandinavie », publié en janvier 1894 dans la Revue hebdomadaire.
BERNARDINI L. , "Les idées de Frédéric Nietzsche", in Revue de Paris 1, janvier 1895, p. 197-224.
Vision personnelle et nettement romancée de Nietzsche. S'attarde longuement sur les années de la maladie : "De 1878 à 1889, nous le voyons accumuler, au milieu des souffrances physiques les plus cruelles, l'énorme édifice de son œuvre.
Depuis longtemps, il ne pouvait trouver le sommeil qu'à l'aide du chloral, absorbé à doses effrayantes. Est-ce, comme l'ont prétendu ses amis, l'abus de ce dangereux secours ou la tension d'un esprit trop fortement bandé se brisant enfin sous l'effort? On sait la crise terrible qui terrassa Nietzsche à Turin, en janvier 1889, et dont il ne paraît pas pouvoir jamais se relever. Et l'on a conté le petit village, où sa vieille mère, penchée sur lui comme sur un berceau, l'écoute exhaler sa plainte monotone : "Mutter, ich bin dumm!" vague hantise où semble se souvenir confusément de lui-même celui qui rêva de recréer l'humanité et de lui donner une morale nouvelle".
Description physique de Nietzsche : "Nous avons sous les yeux un portrait de Nietzsche. Le front est large, élevé, fuyant ; les sourcils sont fortement barrés sous l'œil impérieux. La moustache, énorme, projette une ombre sur le menton énergique et volontaire. Un type d'homme de plein air et d'action, de forte race, avec un trait de courage physique et d'humeur batailleuse très accentué. Seul le regard, de fixité visionnaire, donne une inquiétude sur l'équilibre final de cette riche nature. De même quelques signes, à peine indiqués sur cette physionomie régulière, noble et dure, trahissent pourtant une sensibilité artistique intense, une impressionnabilité trop aiguë, sous laquelle tout peut crouler" (note infrapaginale, p. 199).
Admettant le dualité de l'œuvre de Nietzsche, conclut son long examen des idées de Nietzsche sans se résoudre à trancher : "Complexe, batailleuse, excessive, de "fer" et de "feu", suivant l'antique formule - de feu pour détruire, de fer pour édifier, - elle garde, jusqu'en ses dionysiaques fureurs, quelque chose de la sérénité divine de ceux dont les rêves ont approché les dieux. On peut la juger d'après ces paroles de Nietzsche lui-même : "Il y a des livres qui ont une valeur inverse pour l'âme et la santé de ceux qui s'en servent, suivant que la vitalité de leur âme est inférieure et débile, ou qu'elle est supérieure et puissante : dans le premier cas, l'influence de ces livres est dangereuse : ils attaquent, ils entament, ils dissolvent ; dans le second, elle est celle d'un appel aux armes, invitant les plus braves à faire entrer en lice leur propre intrépidité" " (p. 224).
BERNARDINI-SJOESTEDT Léonie, "La « revision des valeurs » de la femme", in La Revue, vol. 85, n°8, 15 avril 1910, p. 503-514.
Extrait de son livre: La révision des valeurs de la femme, Paris, Flammarion, 1911.
BERNARDINI-SJOESTEDT Léonie, La révision des valeurs de la femme, Paris, Flammarion, 1911.
Un extrait a paru dans La Revue du 15 avril
1910.
Voir le compte-rendu dans Le
Mouvement littéraire, p. 102-103 et le compte-rendu
dans La Dépêche, p. 1.