Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

(en savoir plus)

Louis Maigron (1866-1954)


Agrégé de lettres en 1890 puis professeur de rhétorique (Lycées d'Annecy, Saint-Etienne, Lyon. Docteur-ès-lettres en 1898 puis maître de conférence à l’Université de Clermont-Ferrand (1901-1909). De 1909 à 1926, professeur de littérature française à l’Université de Clermont-Ferrand. De 1923 à 1936, recteur de l’Académie de Caen.

D'après la notice du Comité des travaux historiques et scientifiques

MAIGRON Louis,  Le romantisme et les moeurs: essai d'étude historique et sociale, d'après des documents inédits, Paris, Champion, 1910.

Professeur à l'Université de Clermont-Ferrand, Louis Maigron conclut en invitant le lecteur à se demander s'il "y a vraiment grand'chose à conserver de toutes ces rêveries romantiques ; et c'est aussi une question qu'il est légitime de se poser, en terminant : s'ils en connaissaient les ordinaires, les inévitables résultats, quelques-uns de nos plus brillants écrivains mettraient-ils encore tout leur talent à faire revivre et donc à propager d'aussi fallacieuses,

d'aussi décevantes théories?".

Et finit sur cette longue note de bas de page: "Car il est certain qu'il y a une reprise des idées romantiques, singulièrement favorisée d'ailleurs par l'influence de Nietzsche. Et il y aurail une belle étude à écrire sur « le Romantisme et la littérature contemporaine ». Nos jeunes romanciers, et surtout nos jeunes dramaturges, sont aussi audacieux et aussi imprudents que leurs prédécesseurs. Toutes « les vieilles chansons » leur paraissent insuffisantes et leur déplaisent. La bonne vieille morale n'a que leur sourire et leur pitié. Comme le dit excellemment M. Adolphe Brisson : « Ces notions, formées du suc de la morale chrétienne, sont en train de disparaître comme un vol de colombes effarouchées sous le coup de feu du chasseur. Les dramaturges nouveaux ont une autre religion, une autre règle de vie. A la loi du devoir, ils substituent le droit au bonheur. Et ce n'est point de leur part bravade, opposition agressive, dénigrement systématique, taquinerie. Ce qui les étonne le plus, c'est de provoquer l'étonnement. Beaucoup d'entre eux sont des corrupteurs de bonne foi, qui pèchent par inconsciente amoralité. » La conclusion de l'étude pourrait être le dernier mot d'une chronique de M. .Iules Claretie, dans le Temps du 28 juin 1907, qui propose, pour une nouvelle édition du Dictionnaire de l'Académie, cette explication du mot Devoir : «Vocable hors d'usage; il a vieilli »." (p. 494)