Maurice de Waleffe est le pseudonyme de Maurice Eugène Hubert Cartuyvels.
C'est un journaliste et écrivain français d'origine belge. Il dirige Paris-Midi de 1911 à 1944.
WALEFFE Maurice de, "L'aurélisme", in Le Siècle, 20 juillet 1922, p. 1. [L.V.]
Note: "(...) L'union de l'homme et de la femme, basée sur la soumission enfantine du cerveau de celle-ci au cerveau de celui-là, est une formule vermoulue, d'ailleurs! Qu'on la regrette ou non, elle est morte; il faut nous arranger pour vivre sur le pied d'une nouvelle morale. Quelle sera-t-elle?
Quand Ernest Renan eut tué le christianisme, un certain Frédéric Nietzsche se leva pour enseigner aux hommes le culte de l'orgueil individuel. Je ne vous cacherai pas qu'un Nietzsche en jupon s'est levé aussi pour les femmes. Il s'appelle Aurel. C'est une philosophe parisienne qui vit parmi nous, qui est moins célèbre que la comtesse de Noailles, car elle ne fait pas de sentiment et se borne à de courts manuels de stoïcisme féminin d'une écriture sèche et dure. Mais elle a sa petite église de catéchumènes. Les romancières à la mode, telle Lucie Delarue-Mardrus, ont fait des conférences sur elle. On publie sa vie dans la Collection des Célébrités d'aujourd'hui. Je viens précisément de recevoir son hagiographie, écrite par M. Henri Clouard avec une clarté qui manque parfois à Aurel elle-même, et la résume d'autant mieux. ..
Ce Nietzsche pour les femmes est comme le Nietzsche pour les hommes: plus saisissant dans ses prémisses que dans ses conclusions. Aurel trouve des images magnifiques pour exprimer les dégoûts de l'Eve d'aujourd'hui: «C'est la mort de l'amour, non l'amour, qui cultive la femme». La solution qu'elle propose à ses sœurs est l'orgueil, la fuite sur les cimes. C'est une doctrine de bataille. Mais on aurait grand tort de n'y pas faire attention. Cette exaltée annonce un monde nouveau."