Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

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Paul Souday (1869-1929)

Paul Souday

Paul Souday est journaliste et critique littéraire. En 1891, il a collaboré au Rappel. A partir de 1892, il est attaché au service de l'information du quotidien Le Temps. A partir de 1900, il est critique dramatique à la Revue encyclopédique et à la Revue universelle.

 

Lire les ouvrages qu'il publie autour de 1930: Les livres du temps, Paris, Emile-Paul frères, où il maintient son admiration pour Nietzsche, Goethe, Wagner...



SOUDAY Paul (signé : N, P.), "Humain trop humain de F. Nietzsche", in Le Temps, 4 juin 1900.

Commence par quelques mots sur A. M. Desrousseaux, "un helléniste qui sait à la fois l'allemand et le grec" et signale qu'il a traduit avec une "précision élégante". Sur l'ouvrage même, précise qu'il a été écrit après Richard Wagner à Bayreuth, "panégyrique de l'auteur du Ring" et avant le Cas Wagner, "pamphlet où l'illustre musicien poète est déchiré". Résume : le livre "est placé sous l'invocation de Voltaire et dédié aux "esprits libres", c'est-à-dire affranchis des traditions religieuses et des préjugés démagogiques. Et Nietzsche oppose déjà aux idées anciennes et modernes, aux dieux, aux princes et aux démocrates le culte de l'individu supérieur du "surhomme" considéré comme le seul artisan de la vraie civilisation. Et à cause de cette doctrine il fait figure tantôt de fléau de la sottise tantôt de jongleur de paradoxes tantôt de réactionnaire et tantôt d'anarchiste". Conclut : "En tout cas, Schopenhauer qui passait jadis pour le plus marquant des philosophes risque de perdre son rang car c'est une lecture infiniment piquante, savoureuse et suggestive que celle de ce Nietzsche surtout lorsqu'elle nous est facilitée par un traducteur comme M. Desrousseaux".

 

SOUDAY Paul, {Notes et lectures}, in Le Temps, 16 septembre 1908, p. 3.

A propos des lettres de Nietzsche publiées par Paul Lévy dans La Revue.

Conclut: "Nous, serions bien ingrats de ne pas aimer un peu ce pauvre, étrange et merveilleux Nietzsche, qui a tant aimé l'esprit français".

 

SOUDAY Paul, "Richard Strauss et Nietzsche", {Les Concerts}, in L'Eclair, 24 janvier 1910, p. 2.

 

SOUDAY Paul, "Les livres", in Le Temps, n°19393, 11 août 1914, p. 2.

A propos d'Henri Guilbeaux, Anthologie des lyriques allemands contemporains depuis Nietzsche.

 

SOUDAY Paul, "Un problème historique", in Le Temps, n°19754, 7 août 1915, p. 1.

"Des polémistes ont voulu impliquer les grands Allemands dans le procès de l'Allemagne actuelle, voire les dénoncer, comme les plus coupables, et leur attribuer la principale responsabilité dans les présentes abominations. Luther, Gœthe, Schiller, Kant, Hegel, Wagner, Nietzsche ont été accusés d'être les véritables inventeurs du bochisme, si l'on peut s'exprimer ainsi."

 

SOUDAY Paul, "Les livres", in Le Temps, 19799, 21 septembre 1915, p. 3.

A propos de Maurice Barrès, L'âme française et la guerre. Estime que Barrès est injuste avec Nietzsche.

 

SOUDAY Paul, "Remy de Gourmont", {Les livres}, in Le Temps, n°19844, 5 novembre 1915, p. 3.

A propos de la relation de Remy de Gourmont à Nietzsche.

 

SOUDAY Paul, "Wagner et Nietzsche", in Le Temps, 15 novembre 1915, p. 1.

Sur Cosima Wagner et Elisabeth Förster-Nietzsche.

 

SOUDAY Paul, "Malebranche", in Le Temps, n°19973, 13 mars 1916, p. 1.

"Spinoza et à Leibnitz, le premier emploie le latin, le second également le latin, ou notre langue, presque jamais sa langue maternelle tous deux s'expriment aussi nettement que possible, sans qualités proprement littéraires. Mais Kant est terriblement aride et broussailleux; Hegel est décourageant. Presque tous les philosophes allemands sont d'une lecture redoutable, à l'exception de Schopenhauer, qui n'est qu'un philosophe de second rang, et de Nietzsche, qui est surtout un littérateur."

 

SOUDAY Paul, "Pierre Lasserre, Le germanisme et l'esprit humain", {Les livres}, in Le Temps, n°19919, 19 janvier 1916, p. 3.

Note que Lasserre range Nietzsche parmi les bons Allemands européens.

 

SOUDAY Paul, "Les livres", in Le Temps, n°20066, 14 juin 1916, p. 3.

En désaccord avec Maurice Barrès qui accuse les admirateurs de Wagner et de Nietzsche d'être de mauvais citoyens.

 

SOUDAY Paul, "Remy de Gourmont. Pendant la guerre...", {Les livres}, in Le Temps, n°20620, 20 décembre 1917, p. 3.

Examine le sort de Nietzsche.

 

SOUDAY Paul, "Une découverte de Pierre Loti", in Le Temps, 20 mai 1918, p. 1.

Raconte comment Pierre Loti a découvert Nietzsche.

 

SOUDAY Paul, {Les livres}, in Le Temps, 4 mai 1919, p. 3. [L.V.]

Compte-rendu de Jean Cocteau, Le Coq et l'Arlequin (1918) qui évoque Nietzsche et Wagner.

 

SOUDAY Paul, "A la Nouvelle Revue Française", in Paris-Midi, 6 juin 1919, p. 3. [L.V.]

A propos de l'article d'André Gide, "Réflexions sur l'Allemagne" (juin 1919): "(...) il ressort que M. André

Gide, qui passait dernièrement pour rallié à la cause du trône et de l'autel, n'a décidément pas la vocation de l'orthodoxie. Il se permet d'attaquer un certain M. B..., c'est-à-dire M. Boutroux, qui a été proclamé tabou et dont on ne peut plus discuter la moindre affirmation nouvelle, même en s'appuyant pour cela

sur ses conclusions anciennes, sans être aussitôt taxé de bochophilie ou de philobochie, à votre choix.

J'ai maintes fois essayé de démontrer que certaines théories émises depuis cinq ans par l'éminent philosophe et par ceux qui le suivent étaient non moins contraires à l'intérêt français qu'à la vérité des faits et des textes. On comprendra donc que je n'aie pas lu sans une réelle satisfaction ces lignes de M. André Gide : « Rien ne peut lui faire plus de plaisir, à l'Allemagne, qu'une thèse tomme celle de M. B..., qui déjà découvre dans le Faust l'invitation à la guerre actuelle. Ce qu'il y a de rassurant pour nous dans cette thèse, c'est qu'elle est absurde. Ce qui peut, au contraire, désoler la jeune Allemagne pensante, c'est de sentir que cette guerre monstrueuse, Goethe ne l'aurait pas approuvée, non plus qu'aucun des écrivains d'hier qu'elle admire. »

Et M. André Gide insiste sur cette l'injustice et cette faute de mettre dans le même sac tous ces Allemands, que l'on déclare vouloir diviser. Je l'ai dit moi-même souvent : s'il était vrai que Goethe, Kant, Hegel, Schopenhauer, Wagner, Nietzsche, fussent d'accord avec Bernhardi et Bethmann-Hollweg, ce serait désastreux pour nous, attendu que les neutres et tout le monde pensant en conclueraient qu'abrités sous de tels patronages ces pangermanistes ne devaient pas avoir entièrement tort.

Par bonheur, ce n'est pas vrai. Les grands penseurs allemands ne couvrent pas ces meneurs de guerre mais les condamnent à fond. C'est pourquoi M. André Gide s'écrie : « Quoi! nous avions un Goethe en gage, et vous le leur rendez? ! Quoi Nietzsche s'engage dans notre légion étrangère et c'est sur lui que vous tirez ! Quoi ! vous escamotez les textes où Wagner marque son admiration pour la France : vous trouvez plus avantageux de prouver qu'il nous insultait ! ... » Et M. André Gide ajoute encore : « Goethe

et Nietzsche (et à de moindres degrés plusieurs autres) sont nos otages. Je tiens que la dépréciation des otages est une des plus grandes maladresses à quoi excelle notre pays. »

Non, pas tout notre pays, mais certains hommes de parti, et d'autres, qui flattent les partis, par ambition de popularité. Il y avait un intérêt français, en même temps qu'un intérêt de vérité, à montrer que Goethe, Kant, Nietzsche ont admiré et aimé la France, détesté l'esprit prussien et pangermaniste. Mais il

y avait un intérêt de parti à démolir Goethe, Kant et Nietzsche, qui sont en horreur, non sans raison, à tous les cléricaux et cléricalisants.

Ces dernières remarques ne sont pas de M. André Gide, et peut-être n'y souscrirait-il pas, car il garde volontiers des ménagements et semble redouter les polémiques. Il n'en a eu que plus de mérite à écrire les lignes décisives que j'ai citées. Maladresses ou manœuvres, les opérations tendant à présenter Kant,

Goethe et Nietzsche comme des Boches et des maîtres du bochisme étaient des absurdités : sur ce point, qui est l'essentiel, M. André Gide s'avoue publiquement d'accord avec les défenseurs de la liberté intellectuelle, de l'esprit critique et du patriotisme clairvoyant. Cela est à son honneur".

 

SOUDAY Paul, "Nietzsche et M. Pierre Lasserre", in Paris-Midi, 24 juin 1921, p. 3. (L.V.)

A propos de Nietzsche et Pierre Lasserre.

 

SOUDAY Paul, "Excuses à Nietzsche", in Le Temps, 9 septembre 1921, p. 1. [L.V.]

A propos des articles d'André Suarès dans Les écrits nouveaux: "Excuse à Nietzsche".