Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940
(Laure Verbaere et Donato Longo)
Pierre Lasserre est écrivain, compositeur et musicologue français. Agrégé de philosophie, il devient docteur ès lettres en 1907 avec une thèse complémentaire intitulée, Les idées de Nietzsche sur la musique. et une thèse principale sur Le romantisme français. A ses débuts disciple de Charles Maurras et membre actif de l'Action française, il s'en séparera progressivement, radicalement en 1914.
Voir Hugues Laroche (2014).
LASSERRE Pierre, "Nietzsche et l'anarchisme", in L'Action française, 15 novembre 1899, p. 480-501.
Dans Le Petit Caporal du 17 novembre et dans la Gazette nationale du 24 novembre, cet article est mentionné sous le titre "Nietzsche et l'Anarchie".
LASSERRE Pierre, "Nietzsche et l'anarchisme (suite)" in L'Action française, 1er décembre 1899, p. 606 sq.
LASSERRE Pierre, "Nietzsche et l'anarchisme (fin)" in L'Action française, 15 décembre 1899, p. 649-660.
Dans la Gazette nationale du 16 décembre, cet article est mentionné sous le titre "Nietzsche et l'Anarchie".
LASSERRE Pierre, "Nietzsche et la littérature française", in Revue encyclopédique, tome X, n˚ 331, 6 janvier 1900, p. 4-7.
LASSERRE Pierre, La morale de Nietzsche, Paris, Mercure de France, 1902.
Nouvelles éditions en 1917 et en 1923 (augmentée d'une préface).
LASSERRE Pierre, "Charles Maurras et la renaissance classique", in Mercure de France, tome 42, n˚150, juin 1902, p. 589-612.
Souligne les affinités entre les idées de Maurras et de Nietzsche en insistant longuement sur le fait que Maurras n'a "pas eu besoin de Nietzsche" (p. 611-612). Conclut : "Mais concevez l'utilité de Nietzsche. Je vous demande même un peu de piété pour la crispation de ce beau visage" (p. 612).
LASSERRE Pierre, "Enquête sur l'influence allemande. M. Pierre Lasserre", in Mercure de France, tome 44, n˚155, novembre 1902, p. 337-342.
"Faut-il croire Nietzsche qui disait qu'il y a plus de psychologie dans un feuilleton du Petit Journal que dans le plus savant livre allemand? "Vous lisez trop de livres allemands", écrivait-il à Heinrich von Stein, écrivain mort jeune à qui on veut faire aujourd'hui une gloire et de qui je connais, à propos de Goethe et de Schiller, des pages du plus abominable charabia métaphysico-esthétique. Nietzsche visait assurément cette opacité, ce maniement appesanti des idées, cette égale prise au sérieux de toutes choses qui rendent à un Français vif et cultivé la conversation presque impossible avec un esprit de type vraiment germanique" (p. 341). Rappelle "le mépris où les plus fortes têtes allemandes, Frédéric II, Goethe, Schopenhauer, Nietzsche, ont tenu l'intelligence et le goût de leurs compatriotes" (p. 342). Conclut : "Du côté allemand, laissons passer Goethe avec grand honneur, Schopenhauer comme un brutal et un impoli qui a bien de l'esprit, Nietzsche, quelques bons dictionnaires ; puis fermons" (p. 342).
LASSERRE Pierre, « Emile Faguet. - En lisant Nietzsche », {IV. - Histoire de la philosophie}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 58, n˚10, octobre 1904, p. 422-424.
LASSERRE Pierre, Les idées de Nietzsche sur la musique, Paris, Mercure de France, 1905.
Fausse indication de la page de titre: "1905"
Le livre paraît en 1907.
LASSERRE Pierre, Les idées de Nietzsche sur la musique, Paris, Mercure de France, 1907.
Fausse indication de la page de titre: "1905"
Le livre reproduit la petite thèse (thèse complémentaire) de doctorat de Pierre Lasserre, soutenue le 2 mars 1907. Il paraît bien en 1907.
Réédition en 1927 (Garnier-Mercure de France) et en 1929 (Calmann-Lévy)
Des extraits sont publiés dans Comoedia, 1er mai 1929, p. 1 et dans L'action française, 2 mai 1929.
LASSERRE Pierre, "La "culture allemande" ; Idées de Nietzsche sur l'histoire", {Chronique des lettres}, in L'Action française, n°46, 5 mai 1908, p. 3.
Compte-rendu partiel de Nietzsche, Considérations inactuelles. Discute brièvement et uniquement la deuxième sur l'Utilité et les inconvénients des Etudes historiques pour la Vie, qui constitue selon lui "le principal morceau" du livre. Au sujet du volume entier, Pierre Lasserre félicite Henri Albert qui a traduit "de la façon magistrale qui lui est coutumière" et souligne l'intérêt de ce "très riche et un peu confus trésor de pensées" : "Il s'y montre avec un certain charme de juvénilité et de bonne grâce que la solitude et l'orgueil devaient bientôt lui faire perdre."
Contre les historiens français, les "Sorbonniques" comme Charles Andler, qui empruntent à l'Allemagne et emmènent les jeunes gens en voyage en Allemagne. Lasserre résume : "Nietzsche montre fort bien que cette prétendue objectivité ou passivité intellectuelle dont sa vantent tant d'historiens est un mythe : on n'aborde l'étude des événements qu'avec une philosophie et dans un sentiment préalables, sans quoi on ne pourrait essayer l'explication du moindre d'entre eux. Et c'est à la force ou à la faiblesse de cette philosophie, à l'ampleur ou à la misère de ce sentiment, que se juge, non moins qu'à sa documentation et à sa technique, l'historien."
Déplore que les historiens français aient fait des emprunts aux Allemands et remarque : "Le Romantisme nous a-t-il fait assez donner là-dedans! Mais M. Andler n'en est pas encore revenu.
Quelqu'un qui en était bien revenu, tout Allemand qu'il fût, c'est cet âpre satiriste de l'esprit germanique, Frédéric Nietzsche (...)."
LASSERRE Pierre, "Abel Bonnard (fin) ; Opinion d'une femme sur la "Princesse de Clèves"", in L'Action française, n°88, 16 juin 1908, p. 3.
A propos d'une suite de poèmes d'Abel Bonnard consacrés à l'Héroïsme, Lasserre soutient : "(...) il n'y a pas poésie si les grandes pensées ne se font pas chair et vie, et image et passion. Je suis souvent offensé dans ces vers par un certain didactisme et, qui pis est, un didactisme nietzschéen. Hercule lui-même parle trop souvent comme un héros à la Nietzsche, comme un héros de cabinet, comme un héros sans œuvres. (...) Il a trop soin de souligner que ses exploits ont pour but la culture de sa personnalité intégrale et je n'attends pas des exploits bien considérables d'un homme ni même d'un demi-dieu qui pense tant à ça..." (colonne 3)
LASSERRE Pierre, "La vie de Nietzsche" in L'Action française, 2 novembre 1909, p. 3.
Compte-rendu de Daniel Halévy, La vie de Frédéric Nietzsche.
LASSERRE Pierre, "Mot personnel", {Chronique des lettres}, in L'Action française, 17 septembre 1911, p. 3.
A propos de Nietzsche, répond aux "attaques" de Lucien Laberthonnière, Positivisme et catholicisme, à propos de l'Action française (1911)
LASSERRE Pierre, "Le germanisme et l'esprit humain", in Revue bleue, t. 53, n°17, 28 août-4 septembre 1915, p. 384-390.
LASSERRE Pierre, "Le germanisme et l'esprit humain", in Revue bleue, t. 53, n°18, 11-18 septembre 1915, p. 425-433.
LASSERRE Pierre, Le germanisme et l'esprit humain, Paris, Champion, 1915.
De longs extraits ont été publiés la même année dans la Revue bleue: voir les articles qui évoquent Nietzsche.
LASSERRE Pierre, La morale de Nietzsche, Paris, Calmann-Lévy, 1917.
Réédition (voir 1902) augmentée d'une nouvelle préface.
3ème édition en 1923.
LASSERRE Pierre, "Réflexions sur Nietzsche", in Revue universelle, 15 juin 1921, p. 658-676.
LASSERRE Pierre, La morale de Nietzsche, Paris, Garnier, 1923.
LASSERRE Pierre, La statue volée: méditations, Paris, Le Divan, 1927. (L. V.)
Note qu'il passe un souffle de Nietzsche dans son petit livre mais ajoute: "De nature, je ne lui [Nietzsche] ressemblais pourtant pas. Il m'avait quelque peu grisé la tête. Beau génie certes, noble et fin jusque dans les extrêmes éclats de sa fièvre chaude, mais génie maladif aussi, trop porté à surélever la signification du combat qu'il avait à soutenir contre ses propres organes, et à se croire aux prises avec une ère de civilisation ennemie du beau, qui avait écrasé la fleur des athlètes." (p. 15-16)
LASSERRE Pierre, Georges Sorel, théoricien de l'impérialisme, Paris, L'artisan du livre, Cahiers de la Quinzaine, série 18, cahier 17, 1928.
Sur Nietzsche (p. 35-56).
LASSERRE Pierre, "Goethe et Nietzsche", in Romanic Review, octobre 1947, p. 243-252.