Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940

(Laure Verbaere et Donato Longo)

 

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Robert Pitrou (1879-1963)


Docteur ès lettres de l'Université de Caen en 1920, Robert Pitrou est professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux de 1923 à 1949.

C'est lui qui traduit le Nietzsche d'Ernst Bertram: voir la présentation et un extrait dans La Liberté du Sud-Ouest du 24 janvier 1933.

Voir Traces orales/Cours et Traces orales/Conférences



PITROU Robert, "Hitlérisme et nietzschéisme", in La Liberté du Sud-Ouest, 29 juillet 1933, p. 1. [L.V.]

A propos du livre de Thierry MaulnierNietzsche.

Hitlérisme et nietzschéisme

 

PITROU Robert, {Revue des livres}, in La Liberté du Sud-Ouest, 14 mars 1933, p. 3 [LV]

Comptes rendus de Georges Walz, La vie de Frédéric Nietzsche d'après sa correspondance (noté B: livres destinés aux lecteurs avertis et d'âge mûr), et de Lou Andreas-Salomé, Nietzsche, traduction française, 1932 (noté A: livres pouvant être mis entre toutes les mains).

Note: "Nietzsche est de ces auteurs dont on parle beaucoup sans les connaître. Vu de près, il est bien moins subversif qu’on ne l’imagine ordinairement, el l’on constate, à le lire de près, qu’on a abusé d’une pensée qui allait sans cesse aux extrêmes, pour faire de ce chrétien nostalgique un Antéchrist, de ce « bon Européen » (il a inventé l’expression) un pangermaniste à tous crins, de cet apôtre de la pureté, un immoraliste autorisant tous les excès.

C’est justement en regardant sa vie au jour le jour qu’on s’aperçoit que ce révolutionnaire, comme bien d’autres iconoclastes, a au contraire « consolidé ce qu’il prétendait démolir ». Les lettres très pertinemment choisies par M. Walz et le commentaire tout à fait intelligent qu’a donné de sa doctrine Mlle Salomé (le livre date de 1899, mais garde toute sa valeur), montrent au non-initié un penseur tout différent de celui qu’il imagine; avant tout, un homme, un pauvre homme, torturé, déchiré par les doutes, effrayé par le matérialisme et le pharisaïsme du milieu, allemand et luthérien, où il avait grandi, s’évadant pour errer de Suisse en Italie et d’Italie en Suisse, et finalement poussé à la folie par le silence de mort fait autour de ses idées, un silence effroyable, comme peut-être on n’en a jamais vu.

Alors, le drame intime s’éclaire de couleurs fantastiques, La Passion nous fait comprendre bien des excès d’une pensée fougueuse, et un sentiment subsiste: la pitié pour l’homme, avec l'admiration pour l’écrivain et surtout le psychologue qui a dardé jusqu’aux abîmes de l’âme humaine des faisceaux de lumière fulgurante et géniale. (...)"

 

PITROU Robert, {Revue des livres}, in La Liberté du Sud-Ouest, 25 avril 1933, p. 3 [LV]

Comptes rendus élogieux de Nietzsche, Lettres choisies (Stock), de Geneviève Bianquis, Nietzsche (Rieder) et de Stefan Zweig, Nietzsche (Stock).

 

PITROU Robert, {Revue des livres}, in La Liberté du Sud-Ouest, 25 septembre 1933, p. 3 [LV]

Compte-rendu élogieux de Thierry Maulnier, Nietzsche.

Note: "Exposé tout à fait clair et juste de la doctrine, si mal connue, de cet extraordinaire « prince des libérations »... qui n’a pas libéré grand chose. M. Maulnier, dont on goûte par ailleurs de vigoureux articles dans « Le Rempart », est le premier à en convenir. Comme, au bord opposé, Charles And1er, il reconnaît que ce « tombeur » du christianisme n’a rien su mettre à sa place, et qu’au contraire, ses attaques, dictées par une nostalgie secrète de Dieu, renforcent encore la position des Eglises, de l’Eglise romaine surtout.

On ne saurait trop recommander à des catholiques, si paradoxal que cela semble, la lecture d’un tel livre: leur foi en sortira renforcée, quand ils verront à quelles tortures d’esprit et d’âme s’est soumis ce «surhomme» pour tenter d’abdiquer la sienne."

 

PITROU Robert, "Autour de Wagner", in Revue des cours et conférences, n°12, 30 mai 1937, p. 289-305.

I. Nietzsche et Wagner.

Allusions à Nietzsche dans la suite (30 juin et 30 juillet 1937).