Bibliographie inédite des publications françaises sur Nietzsche 1868-1940
(Laure Verbaere et Donato Longo)
Père de Vladimir Jankelevitch, Samuel Jankelevitch est médecin de profession. Il passe l'essentiel de sa vie en France à partir de 1880 tout en conservant la nationalité russe. Il est le premier traducteur de Freud en français. Il a aussi traduit du russe, de l'allemand et de l'anglais.
JANKELEVITCH Dr. S., « Dr. E. Houzé. - L'Aryen et l'anthroposociologie », {Philosophie scientifique}, in Revue
philosophique de la France et de l'étranger, tome 63, n˚3, mars 1907, p. 313-315.
Commence par résumer les dogmes essentiels de l'école anthroposociologique : « D'après cette école, les véritables fondateurs de la civilisation européenne auraient été les « Aryens », des populations dites indo-européennes ou indo-germaniques, parlant une ou des langues directement dérivées du sanscrit, ayant un crâne nettement dolichocéphale couvert d'une abondante chevelure blonde, de véritables « bêtes blondes », selon l'expression de Nietzsche, des hommes nés pour commander, dominer, gouverner. » (p. 313-314)
Cf. Dr. E. Houzé, L'Aryen et l'anthroposociologie, Bruxelles, Misch, Thron, éditeurs, 1906.
JANKELEVITCH Dr. S, "Walter Pollack. - Ueber die philosophischen Grundlagen der wissenschaftlichen Forschung, als Beitrag zu einer Methodenpolitik", {I. Théorie de la connaissance}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 66, n°8, août 1908, p. 180-181.
Cite un passage de l'ouvrage : "(...) La volonté de vérité est une expression de l'impuissance créatrice de la volonté... La puissance de la volonté se mesure par l'aptitude plus ou moins grande à se passer du sens des choses, à vivre dans un monde dépourvu de sens, parce qu'on en organise soi-même un morceau" et remarque : "C'est à ces paroles de Nietzsche et à la conception nietzschéenne en général que M. Pollack rattache ses idées sur les fondements philosophiques de la recherche scientifique." (p. 180) Ajoute encore : "On considère généralement que la fin et l'aboutissement de tout travail scientifique consistent dans la recherche de la vérité objective. Avec Nietzsche, l'auteur trouve cette manière de considérer la science comme étroite et de nature à paralyser l'action." (p. 180)
JANKELEVITCH Dr. S., "Du rôle des idées dans l'évolution des sociétés", in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 66, n°9, septembre 1908, p. 256-280.
Examinant le rôle respectif des facteurs matériels et des idées dans l'évolution historique et sociale des peuples civilisés, estime pour sa part : "Ceux qui ont conçu l'évolution historique comme un mouvement circulaire, qui n'y ont vu, comme Vico, qu'une série de corsi e ricorsi ou, comme Nietzsche, un "éternel retour" des mêmes faits et des mêmes événements, doivent leur erreur précisément à leur incapacité de s'abstraire des faits pour ne considérer que les idées et de discerner parmi ces dernières celles qui ne sont que de simples survivances, qu'un effet de la répercussion produite dans les esprits par la persistance du passé et celles qui, après avoir engendré le passé, conditionnent le présent et commencent à percer les nuages qui voilent l'avenir." (p. 277)
JANKELEVITCH Dr. S., "Ludwig Schiemann. - Gobineau's Rassenwerk", {II. Histoire de la philosophie}, in Revue philosophique de la France et de l'étranger, tome 70, n°12, décembre 1910, p. 665-668.
Constate que "le gobinisme ne compte en France que quelques sympathies rares et isolées et un seul adepte et continuateur, M. Vacher de Lapouge" alors qu' "il a inspiré et inspire encore de nos jours en Allemagne une foule de sociologues, d'historiens, d'anthropologistes, d'ethnographes." (p. 667) Ajoute aussitôt : "Nietzsche, qui était pourtant loin d'être nationaliste, a certainement emprunté à Gobineau l'opposition entre «maîtres» et «esclaves»." (p. 667-668)
JANKELEVITCH S., "L'Unique et le surhomme", in Revue d'Allemagne, janvier 1931, p. 27-40.
Suite au mois de mars.
JANKELEVITCH S., "L'Unique et le surhomme", in Revue d'Allemagne, mars 1931, p. 216-243.
JANKELEVITCH S., "Eléments romantiques de la psychologie freudienne", in Dr. Edgar Michaelis, Freud, son visage et son masque, Paris, Rieder, 1932.